Golfe Persique

L’Arabie Saoudite veut un cessez-le-feu permanent comme base pour un dialogue entre Yéménites


Le Ministre des Affaires étrangères saoudien, le Prince Faisal bin Farhan, a confirmé aujourd’hui, jeudi, dans des déclarations de la capitale russe à Moscou, que son pays aspire à un règlement qui mette fin à la crise au Yémen et garantisse la sécurité et la stabilité par un cessez-le-feu permanent.

Il a confirmé que des efforts soutenus étaient déployés par l’intermédiaire de l’ONU pour lancer un processus politique entre les parties yéménites, mais n’a pas fourni de détails supplémentaires alors que ses déclarations étaient intervenues deux jours après la réunion du Prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman, du Président du Conseil présidentiel Rashad al-Alimi et des membres du Conseil.

Lors d’une réunion tenue mardi avec al-Alimi, le Prince Mohammed a réaffirmé la volonté du Royaume d’appuyer la sécurité et la stabilité du Yémen et a également souligné son appui aux efforts visant à parvenir à une solution politique globale sous l’égide de l’ONU.

Lors d’une conférence de presse avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, à Moscou, le Ministre saoudien des affaires étrangères a déclaré que la priorité était le « cessez-le-feu, puis le dialogue », dans une déclaration soulignant les caractéristiques d’une initiative visant à mettre fin au conflit.

À cet égard, l’Arabie saoudite coordonne ses activités avec ses partenaires internationaux, dont la Russie, et elle salue le rôle joué par la Russie pour appuyer les produits et les fondements de la légitimité internationale dans la question yéménite.

Dans le cadre d’un geste de bonne volonté de la part de l’alliance arabe menée par l’Arabie saoudite, et dans le cadre d’un effort de paix visant à relancer les pourparlers de paix au Yémen, un porte-conteneurs transportant des biens publics a été mouillé dans le port d’al-Hudaydah, sous contrôle des rebelles Houthis, pour la première fois depuis 2016, dans la dernière semaine de février.

Une semaine plus tard, des navires sont entrés dans le port sans être arrêtés ou retardés, ce qui est une mesure que les Houthis considèrent comme un signe de « renforcement des chances de paix ».

Un responsable du gouvernement yéménite reconnu internationalement a alors déclaré que permettre le passage de navires marchands était une mesure de confiance visant à soutenir les pourparlers entre l’Arabie saoudite et les Houthis pour réactiver la trêve d’octobre.

Le Sultanat d’Oman a mené des efforts de médiation en janvier pour sortir les négociations de paix de l’impasse. Mais les rebelles Houthis ont posé plus de conditions pour revenir à la table des négociations, même s’ils ont jugé positives les discussions avec la délégation omanaise.

En février dernier, l’impulsion diplomatique était perceptible, avec l’envoi dans la région de Washington d’un émissaire du Yémen, Tim Linderking, après la visite de l’émissaire de l’ONU, Hans Grundberg, à Sanaa (en janvier), peu de temps après que la délégation omanaise de médiation ait grillé la capitale du Yémen aux mains des rebelles depuis 2014, tout en explorant les occasions de renouveler la trêve de deux mois.

L’ONU et des acteurs internationaux et régionaux font des efforts pour prolonger une trêve de six mois au Yémen, qui se termine le 2 octobre de l’année dernière. Le gouvernement et les Houthis se sont mutuellement accusés d’avoir failli à son mandat.

Dans les mois qui ont suivi la fin de l’armistice, les Houthis ont intensifié leurs opérations militaires en ciblant les ports pétroliers du sud du pays. Ils ont aussi attaqué l’armée yéménite dans plusieurs provinces, comme Marib, riche en pétrole, près de la frontière saoudienne.

Ils ont menacé de viser les pétroliers de la mer Rouge avec des missiles anti-artistiques ou avec des bateaux piégés, au service des intérêts iraniens, après le durcissement des sanctions contre Téhéran pour le faire libérer de ses obligations nucléaires, la répression des manifestations intérieures et le transfert par la Russie d’avions de ligne utilisés dans la guerre d’Ukraine.

En février, la marine française a intercepté un navire iranien transportant 3 000 fusils, 500 000 cartouches et 20 roquettes pointées vers la milice Houthi.

Au début du mois, la Royal Navy britannique a annoncé que le mois dernier, elle avait saisi des armes iraniennes depuis un bateau de contrebande dans les eaux internationales du golfe d’Oman, y compris des missiles antichars en route vers le Yémen.

Ce n’est pas la première fois que les forces internationales ont pu déjouer une tentative de contrebande d’armes entre l’Iran et les rebelles Houthis, dans le cadre du plan de Téhéran visant à déstabiliser la région et à exacerber la situation, ce qui aurait pu faire échouer toute tentative de paix dans un pays déchiré par la guerre.

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