L’Arabie saoudite refuse la participation d’une délégation israélienne aux réunions de l’UNESCO à Riyad
L’Arabie saoudite a refusé d’autoriser la présence d’une délégation diplomatique israélienne lors des réunions de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) qui se tiendront à Riyad à l’automne prochain, selon des médias occidentaux. Il s’agit de la dernière indication de l’attachement du royaume à sa position sur cette question sensible, tandis que Washington déploie des efforts intensifs pour normaliser les relations entre le royaume et Israël.
Les autorités saoudiennes n’ont pas signé un document donnant leur feu vert aux représentants israéliens pour participer aux réunions du Comité du patrimoine prévues à Riyad en septembre, selon l’agence de presse russe « Sputnik » citant le site américain « Axios ».
Le site a interprété le refus de Riyad d’autoriser la délégation israélienne à assister à l’événement international comme une approche prudente adoptée par les autorités saoudiennes à l’égard de toute mesure pouvant ouvrir la voie à une normalisation avec Tel Aviv, soulignant que si l’Arabie saoudite décidait d’approuver, ce serait la première fois que des responsables israéliens se rendent officiellement et publiquement dans le royaume.
Le site a spéculé que les réunions de l’UNESCO prévues à Riyad pourraient être déplacées vers un autre pays si l’Arabie saoudite refuse d’autoriser les délégués israéliens à entrer dans le royaume.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a récemment exprimé son souhait que le dossier de la normalisation israélo-saoudienne reste confidentiel pour les médias hébreux, ajoutant que « nous ne pouvons pas savoir ce que les Saoudiens offriront à l’étape actuelle pour faire progresser le dossier ou ce que Tel Aviv lui-même offrira, ainsi que ce que l’administration américaine offrira ».
Netanyahu a exprimé à plusieurs reprises son aspiration à parvenir à un accord de paix avec l’Arabie saoudite, soulignant que ce dossier est une priorité absolue pour Tel Aviv. Il a déclaré dans une déclaration précédente : « Nous avons de grandes opportunités pour promouvoir la paix dans notre région et la paix entre nos pays et la prospérité de nos peuples. Je crois que cela changera l’histoire ».
L’Arabie saoudite avait précédemment refusé en mars de l’année dernière de délivrer des visas d’entrée à une délégation israélienne participant à une conférence de l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies, malgré sa demande de traitement égal pour tous les membres de l’organisation.
Les observateurs estiment que les efforts américains visant à parvenir à un accord de normalisation saoudo-israélien visent à élargir et approfondir l’intégration d’Israël au Moyen-Orient, face aux changements rapides de la région, notamment la reprise des relations diplomatiques entre Riyad et Téhéran.
Le site Axios avait précédemment souligné que « tout accord américano-saoudien pour développer les relations aurait une composante économique majeure », notant que « Washington veut s’assurer que cette étape rapproche Riyad de Washington en termes de compétition avec la Chine ».
Cependant, l’Arabie saoudite a déjà clarifié sa position sur la question de la normalisation, en s’appuyant sur les résultats de l’Initiative arabe de l’an 2000 et sur le principe de la terre contre la paix, qui comprend la création d’un État palestinien indépendant sur les frontières du 4 juin 1967.
Le royaume pose également d’autres conditions, dont la construction d’un programme nucléaire pacifique à des fins civiles, ce qui est contesté par Israël dans le contexte de son refus de tout avantage militaire de l’Arabie saoudite dans la région.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré en janvier 2023 que « l’accord pour établir un État palestinien serait une condition préalable pour l’Arabie saoudite pour établir des relations diplomatiques officielles avec Israël ».
Il a ajouté : « Nous avons toujours dit que nous pensons que la normalisation avec Israël est dans l’intérêt de la région, mais la normalisation et la véritable stabilité ne viendront qu’en donnant aux Palestiniens l’espoir et la dignité ».