L’appel d’un responsable iranien à vendre des îles révèle l’ampleur de la crise économique
Le ministère du Travail et des Affaires sociales de l’Iran a limogé le directeur général de l’Institut de la sécurité sociale, Sajad Badam, à la suite de déclarations controversées sur la vente d’îles dans le Golfe du Mexique pour payer les salaires des retraités, révélant ainsi l’ampleur de la crise économique de Téhéran en raison de l’intensification des sanctions internationales.
Les médias iraniens ont rapporté des déclarations sur le tapis, mardi, indiquant que son pays pourrait être contraint de vendre les îles Kish et Qeshm dans le Golfe et la province du Khouzistan pour pouvoir payer les salaires des retraités, alors que la crise économique est devenue le plus grand défi pour l’Iran, qui subit des manifestations internes.
Selon Sajad, la Grèce a vécu cette expérience en vendant 100 îles afin de satisfaire les demandes du régime de retraite, et l’Iran est en train d’emprunter la même voie.
La Grèce a souffert des années avant une crise économique redoutable qui l’a poussée à vendre un groupe d’îles pour trouver des fonds. Cette décision a été largement critiquée par les forces d’opposition.
Ces déclarations ont suscité de vives critiques de la part de l’opinion publique iranienne, ce qui a amené le Ministère du travail et des affaires sociales à annoncer la démission de Badam, jeudi.
Dans une déclaration, le Ministère a déclaré que Badam avait été démis de ses fonctions en raison de ses déclarations « sans fondement ».
Bien que l’Iran ait toujours nié le droit international, en particulier en ce qui concerne le dossier nucléaire, soutenu des groupes armés dans la région et défié les sanctions, les effets de ces dernières se font déjà sentir.
Ce n’est pas la première fois que les responsables iraniens parlent des effets négatifs des sanctions internationales et américaines sur l’économie iranienne. L’assistant politique du gouverneur de Bushehr, Majid Khurshidi, a déclaré il y a quelques années que les sanctions américaines avaient fait vaciller l’économie de son pays et l’avaient mise au bord de l’effondrement.
Sous l’ancien président Donald Trump, les États-Unis ont étendu leurs exportations de pétrole iranien à Téhéran, en raison de manquements à l’accord nucléaire.
Malgré les efforts du gouvernement iranien pour contourner les sanctions, pour renforcer sa coopération économique avec d’autres pays comme la Chine et la Russie, ou pour tirer profit de l’accord avec l’Arabie saoudite pour renouer des relations économiques, cela n’a pas permis de sortir de l’impasse.
Un effondrement économique en Iran pourrait entraîner des manifestations, en particulier parmi les jeunes gens frustrés et sans horizon, dont dépendent les puissances occidentales, en particulier Washington.
D’importants secteurs à forte intensité de devises, comme le pétrole et le tourisme, ont été touchés par des politiques visant à améliorer la situation dans la région.