Politique

L’Algérie en difficulté après son inscription sur la liste noire


L’Algérie traverse une période critique après que le Parlement européen a voté, cette semaine, en faveur de son inscription sur la liste des pays considérés à « haut risque » en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Cette décision, rapportée par le journal français Le Journal du Dimanche, fait suite à des enquêtes ayant révélé des lacunes dans le contrôle des transactions financières, plaçant ainsi le gouvernement algérien dans une position délicate face aux institutions économiques et financières internationales.

Cette classification reflète un déficit structurel dans les dispositifs algériens de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, malgré les déclarations des autorités affirmant avoir entrepris des réformes pour améliorer ces mécanismes.

La décision du Parlement européen constitue une pression majeure sur l’Algérie pour réformer rapidement ses systèmes de régulation financière, sous peine de subir de graves répercussions économiques, en plus de porter atteinte à sa réputation sur la scène internationale.

D’après la même source, la validation du classement s’est faite mercredi par un vote massif des députés européens, ouvrant la voie à un durcissement des contrôles sur toutes les opérations financières impliquant des entités ou individus algériens.

Cette inscription pourrait freiner l’attractivité de l’Algérie pour les investisseurs étrangers, à un moment où le pays est confronté à un isolement croissant en Afrique et à une crise diplomatique persistante avec la France.

Les entreprises étrangères opérant en Algérie pourraient également redouter davantage de complications dans le rapatriement de leurs bénéfices ou le transfert de fonds, en raison des mesures de conformité accrues attendues des banques européennes et internationales, lesquelles exigeront probablement davantage de justificatifs sur l’origine des fonds.

Ce classement a reçu l’appui de certains eurodéputés, notamment Laurence Trochu, membre du groupe des Conservateurs et Réformistes européens, qui a salué le vote comme une « bonne nouvelle » dans une publication sur la plateforme X.

Ce développement intervient un mois après que l’Union européenne a placé l’Algérie sur ce qu’elle désigne comme la « liste noire » ou « grise » en matière de lutte contre le blanchiment d’argent, une décision qui avait suscité la colère d’Alger. Les autorités algériennes avaient alors dénoncé une manœuvre politique, accusant les institutions européennes d’instrumentaliser des différends diplomatiques, bien que l’UE affirme fonder ces classifications sur des critères purement techniques visant à protéger l’intégrité du système financier.

Des sources bien informées ont indiqué que cette décision entraînera l’imposition de frais de conformité supplémentaires sur les entreprises et particuliers effectuant des transactions avec l’Algérie, en raison des examens plus rigoureux requis. Cela pourrait se traduire par une hausse des prix des biens et services, impactant directement les consommateurs algériens.

De plus, le gouvernement et les entreprises algériennes auront plus de mal à accéder à des financements internationaux, en particulier auprès d’institutions conditionnant leur soutien à des standards élevés de transparence, comme le FMI ou l’OCDE.

Ce classement signale que le système financier algérien présente des failles pouvant faciliter des opérations illégales, y compris le financement de groupes extrémistes. Ces vulnérabilités pourraient être liées à un manque de transparence dans certains secteurs, comme l’immobilier, ou à l’insuffisance des procédures de contrôle actuelles.

L’Algérie est désormais contrainte d’accélérer ses réformes dans la lutte contre le blanchiment d’argent et de renforcer la transparence de son système financier. Elle devra également collaborer avec le Groupe d’action financière (GAFI/FATF) pour établir un plan d’action détaillé permettant de corriger ses lacunes systémiques.

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