La Turquie consolide sa présence en Irak en établissant de nouvelles bases militaires
Un député irakien appelle à une session parlementaire extraordinaire pour discuter de ce qu’il qualifie d' »événements graves », considérant que l’incursion turque constitue une violation flagrante de toutes les conventions et normes internationales.
L’incursion militaire turque dans la région du Kurdistan irakien suscite un large débat, au milieu des critiques visant le gouvernement fédéral pour son inaction face aux menaces turques. Le membre de la commission parlementaire de la sécurité et de la défense, Hussein Al-Amiri, a appelé le Parlement irakien à tenir une session extraordinaire pour examiner cette question, mettant en garde contre ce qu’il a qualifié d' »occupation turque » des terres irakiennes.
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Le site d’information kurdo-irakien « Shafaq News » a rapporté les propos d’Al-Amiri, soulignant que des développements sécuritaires majeurs ont eu lieu récemment, avec des répercussions sur l’Irak et la région en général.
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a récemment réaffirmé son engagement à éradiquer la rébellion kurde, intensifiant ainsi les frappes turques contre les bastions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l’Irak. Pendant ce temps, Ankara fait pression sur Bagdad pour l’entraîner dans un conflit contre ce parti, qu’elle considère comme une organisation terroriste.
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Le député irakien a qualifié l’expansion turque sur le sol irakien d' »inédite », pointant du doigt l’incursion, l’établissement de bases et l’envoi de renforts militaires dans la région autonome. Il a précisé que les frappes turques sur plusieurs zones du nord de l’Irak avaient « causé de nombreuses pertes humaines et entraîné l’occupation de vastes territoires ».
Il a ajouté que « le nombre de bases militaires turques sur le territoire irakien s’élève désormais à environ 20, en plus de dizaines de sites, sans l’accord du gouvernement fédéral ». Il a également noté qu’Ankara avait renforcé son déploiement militaire dans les gouvernorats de Dahuk et Erbil ainsi que dans plusieurs districts, sous prétexte de lutte contre le terrorisme.
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Le même responsable a mis en garde contre une « menace grave » pour la sécurité, la souveraineté et la stabilité de l’Irak, estimant que l’incursion turque constituait une violation flagrante de toutes les conventions et normes internationales ainsi que des principes de bon voisinage.
Il a affirmé qu’Ankara cherchait à étendre son influence dans les régions du nord, profitant des changements géopolitiques dans la région, et a appelé à une action diplomatique au plus haut niveau pour faire face à ces défis et préserver la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Irak.
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Il a également révélé que la Turquie se préparait à envoyer des forces supplémentaires pour renforcer sa base militaire de Bachiqa, située au nord de Ninive, alors qu’Ankara se prépare à une confrontation majeure avec les combattants kurdes.
Au cours des 25 dernières années, la Turquie a établi des dizaines de bases militaires au Kurdistan irakien pour combattre le PKK, qui dispose également de bases arrière dans la région.
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L’année dernière, Ankara et Bagdad ont signé un accord de coopération militaire et sécuritaire pour lutter contre le terrorisme, et les autorités irakiennes ont classé le PKK comme une « organisation interdite ».
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré lors de sa visite à Bagdad fin janvier qu’il avait « exprimé les attentes d’Ankara à l’égard de Bagdad pour qu’elle classe le PKK comme une organisation terroriste ».
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Les relations entre les deux pays se sont tendues ces dernières années en raison des frappes turques ayant ciblé plusieurs régions du Kurdistan irakien. Bagdad a dénoncé à plusieurs reprises ces attaques comme des violations de sa souveraineté, tandis que la Turquie a fait pression pour contenir les rebelles du PKK.
Des sources irakiennes ont récemment révélé qu’Ankara envisageait d’établir une zone tampon où seraient réparties ses bases militaires au Kurdistan irakien, dans le cadre de ses efforts visant à étendre sa ceinture de sécurité à toutes les zones où le PKK est actif.