La Tunisie rejette les accusations de racisme… et voici ses nouvelles mesures à l’encontre des étrangers
À la suite du large débat suscité par les déclarations du président Kaïs Saïed sur la question des migrants africains en Tunisie, la présidence tunisienne rejette les accusations de racisme portées contre elle, en réponse à son appel à mettre fin à l’afflux de migrants illégaux en provenance des pays sahélo-sahariens, réclamant le respect des lois du pays.
Dans un communiqué du dimanche soir, la présidence tunisienne a exprimé son étonnement face à la « campagne dont les sources sont connues », qui concernait le prétendu racisme en Tunisie, et a rejeté cette accusation de l’État tunisien, soulignant qu’elle était l’un des premiers fondateurs de l’unité africaine et défendait ses causes et toutes les formes de discrimination raciale.
La Tunisie n’acceptera pas que les Africains soient victimes de la traite des êtres humains, soulignant la nécessité de respecter les lois du pays afin que le chaos ne s’étende pas, et rappelant dans le même contexte son engagement à protéger tous les migrants se trouvant sur son territoire.
Dans le même ordre d’idées, la Tunisie a annoncé plusieurs nouvelles mesures visant à faciliter les procédures à l’intention des étrangers résidant dans son pays et à protéger les différentes communautés. Il a été décidé de délivrer des cartes de séjour d’un an aux étudiants des pays africains, de faciliter leur séjour sur le sol tunisien et de leur permettre de renouveler périodiquement leurs documents dans des délais appropriés.
La Tunisie a également décidé d’exempter les Africains du paiement des pénalités de retard pour les migrants qui ont dépassé la durée de résidence autorisée, dans le cadre du rapatriement librement consenti et de la sensibilisation accrue à tous les immigrants et réfugiés.
Il a également été décidé d’intensifier les campagnes de surveillance pour décourager toutes les formes de traite des êtres humains et de mettre un numéro vert à la disposition des résidents de divers États africains pour signaler tout abus dont ils pourraient faire l’objet afin de réduire le phénomène de l’exploitation des migrants.
La présidence a également annoncé sa décision de prolonger de 3 à 6 mois la durée du séjour et de faciliter les départs volontaires des personnes qui le souhaitent dans le cadre d’une réglementation et en coordination avec les ambassades et missions diplomatiques des États africains en Tunisie.
Ces dernières années, la Tunisie a appelé à l’Afrique pour les Africains, et elle s’est attaquée à tous les moyens mis à sa disposition pour lutter contre le crime de traite des êtres humains, dont souffrent jusqu’à présent les frères africains, selon la déclaration de la présidence.
Le 21 février 2023, à la suite d’une réunion du Conseil national de sécurité, le Président Saïed a appelé à mettre fin à ce qu’il a dit être l’afflux de migrants en situation irrégulière en provenance de l’Afrique subsaharienne dans son pays, considérant qu’il s’agissait d’un « arrangement criminel visant à modifier la composition démographique de la Tunisie ».
Après que des partis et des organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé cette déclaration, la qualifiant de « raciste », Saïed est revenu et a déclaré que « quiconque parle de discrimination raciale en Tunisie est un parti à la recherche de sédition », mettant en garde contre les atteintes aux résidents légaux du pays en provenance des pays africains.
Le journal français « Le Monde » estime entre 30 et 50 000 le nombre d’Africains en Tunisie, alors qu’aucune statistique officielle n’est disponible sur ce nombre, la Tunisie compte chaque année des dizaines d’immigrants africains, dans le but de migrer vers les pays de l’UE via la Méditerranée.