Grand Maghreb

La Tunisie poursuit 100 personnes du mouvement Ennahdha dans une affaire de blanchiment d’argent


Lundi après-midi, la Tunisie a annoncé des décisions judiciaires visant à geler les avoirs et à confisquer les biens et les biens des suspects impliqués dans l’affaire du blanchiment d’argent, dont la plupart sont des personnes ou des personnes associées au mouvement islamiste Ennahdha ou à des hommes d’affaires, dans le cadre d’une procédure préventive visant à prévenir la fuite de suspects à l’étranger.

Une source judiciaire a indiqué dans des déclarations à la presse que « la question du blanchiment d’argent ouverte par le système judiciaire tunisien il y a quelques jours connaît une évolution remarquable, après l’arrestation de plusieurs dirigeants du mouvement islamiste Ennahdha, au cours de laquelle des mesures ont été prises à l’encontre de dizaines de suspects et leurs avoirs et avoirs bancaires ont été gelés ».

La source, qui préférait ne pas divulguer son nom, a ajouté que « cette mesure est préventive en prévision de la fuite des parties suspectées d’être impliquées dans cette affaire », en précisant que « l’arrestation de 10 dirigeants d’Ennahdha a ouvert la voie à des développements importants dans cette affaire, avec l’arrestation de politiciens du mouvement et d’autres hommes d’affaires associés ».

La radio locale Mosaique a confirmé, d’après des sources judiciaires non identifiées, que « l’enquête sur ce dossier inclura d’autres personnes soupçonnées de blanchiment d’argent, sans exclure une décision de placer les juges directs et leurs familles sous la protection de la sécurité au fur et à mesure de l’enquête ».

Elle a ajouté que « à mesure que les enquêtes sur le dossier avançaient, une décision a été prise par l’Autorité Judiciaire Financière d’émettre un nouveau mandat d’amener contre le fils du chef d’Ennahdha, Mouadh Ghannouchi, accusé de blanchiment d’argent ».

Cette décision judiciaire intervient dans le contexte d’un refus de permettre à ces accusés d’utiliser leurs avoirs bancaires pour fuir au-delà des frontières du pays, ou même par ceux qui résident à l’étranger, à l’instar du fils de Ghannouchi, qui se trouve dans la capitale britannique, Londres.

La semaine dernière, les autorités judiciaires tunisiennes ont arrêté 10 dirigeants du mouvement islamiste Ennahdha et des hommes d’affaires qui lui sont associés, soupçonnés d’être impliqués dans des activités de blanchiment d’argent, dans le cadre d’une affaire de l’association caritative Namaa à caractère terroriste.

Les enquêtes portent également sur d’autres éléments, notamment des dirigeants politiques, d’anciens députés, des hommes d’affaires et des militants d’associations qui se sont enfuis en dehors de la Tunisie, pour lesquels des mandats d’amener doivent être émis

La décision du ministère public de l’Arctique, à la suite de l’arrestation et de l’emprisonnement de la première personne du mouvement Ennahdha, Suleiman Abd al-Karim, est également motivée par des accusations de blanchiment d’argent, soupçonnés d’être impliqués dans des mouvements de capitaux suspects après janvier 2011.

L’argent que Suleiman a obtenu est estimé à plus de 100 millions de dinars (30 millions de dollars), avant de le déposer à l’intérieur de sociétés écrans de manière complexe, en plus de posséder de nombreux biens immobiliers valant des millions de dinars tunisiens.

En juillet dernier, les autorités judiciaires tunisiennes ont gelé les avoirs de Rached Ghannouchi, de son fils Mouadh et de son beau-frère, Rafik Abdessalem, ainsi que de plusieurs membres de sa famille et de plusieurs dirigeants d’Ennahdha, dont l’ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali.

Ghannouchi a comparu en novembre dernier devant le tribunal de la province de Sousse (Est) pour une affaire de blanchiment d’argent et après des heures d’interrogatoire, le juge a décidé de le maintenir en liberté.

L’affaire dans laquelle Ghannouchi a été invité à enquêter concerne les transactions financières suspectes d’une société de production de contenu numérique. Depuis 2021, la compagnie est poursuivie notamment pour « conspiration contre la sécurité de l’État » et « incitation à la violence » selon les médias locaux.

L’enquête sur cette affaire a commencé après le début du 25 juillet 2021, qui a mis fin à l’influence du mouvement islamiste au pouvoir.

Ghannouchi a été convoqué le 19 juillet dernier pour enquêter sur une affaire de blanchiment d’argent et d’autres affaires de corruption, et Ennahdha a nié les accusations portées contre son chef.

Le 27 juin, les juges tunisiens ont rendu une ordonnance interdisant les déplacements de Ghannouchi dans le cadre d’une enquête sur les assassinats politiques de 2013.

Le 20 décembre dernier, le juge d’instruction au pôle antiterroriste a délivré une carte de dépôt à Ali Larayedh, ancien premier ministre et vice-président d’Ennahdha, après une enquête qui a duré plusieurs heures.

Ghannouchi et son adjoint, Ali Larayedh, ont fait l’objet d’une enquête de la part d’un certain nombre de dirigeants du mouvement, et de responsables de la sécurité, autour de la « question de l’infiltration par des foyers de tension », dans le but de faciliter le départ des Tunisiens vers la Syrie afin de participer à la guerre au sein d’organisations armées.

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