Grand Maghreb

La Tunisie envisage de réviser l’accord de libre-échange avec la Turquie… Pourquoi?


Le ministre tunisien de l’Économie, Samir Saïd, demande la révision de l’accord commercial avec la Turquie, compte tenu des déficits importants qui se sont creusés au cours de la dernière décennie, notamment à la suite du débat sur l’ouverture du champ d’action par les gouvernements de la troïka, dirigés par Ennahdha, pour que les biens turcs puissent conquérir les marchés tunisiens.

Samir Saïd, comme l’a déclaré la radio tunisienne Mosaïque vendredi, a expliqué que « le moment est venu de travailler avec le ministère du Commerce et du Développement des Exportations pour mettre fin à cette énorme et profonde fracture entre l’exportation et l’importation, qui n’a pas été bénéfique pour la Tunisie ».
À chaque fois que l’économie d’un pays est en difficulté, l’État a le droit de réviser les dispositions de la Convention en vue de créer de nouveaux mécanismes, l’économie tunisienne étant fortement affectée par le déséquilibre des échanges entre les deux pays.

Cet accord, qui est entré en vigueur le 1er juillet 2015, permet d’exempter totalement tous les produits industriels des droits de douane, et prévoit également l’exemption de certains produits agricoles de ces normes jusqu’à un certain seuil, à l’instar des tigres exportés jusqu’à 5 000 tonnes.

Pour certains experts, cet accord est injuste du côté tunisien et inégal, et exige un amendement visant à réduire le déficit de la balance commerciale avec la Turquie, ainsi qu’à sauver certains produits locaux endommagés par l’éviction des produits turcs et l’expansion du marché tunisien.

En 2021, les autorités tunisiennes ont officiellement décidé de réviser la Convention; Pour réduire son déficit commercial avec ce pays, après avoir atteint 2,5 milliards de dinars, 900 millions de dollars, il a réussi à stabiliser sa balance commerciale.

Au cours des dernières années, cet accord est devenu sujet à controverse, inondant les marchés tunisiens de marchandises turques, fermant les usines tunisiennes et provoquant le chômage de nombreux artisans et ouvriers, d’après le journal Al-Arab.

Le déficit commercial de la Tunisie avec la Turquie a atteint 2,5 milliards de dinars, soit 900 millions de dollars, en 2021, ce que confirme le Ministre de l’Économie. Les économistes espèrent combler ce déficit dans le nouveau système qui cherche à réformer l’économie pour lutter contre l’offre incontrôlée de produits, ce qui provoque une hémorragie de devises fortes.

À plusieurs reprises, des campagnes ont été lancées pour boycotter les produits et les marchandises turcs, qui ont inondé les marchés et gravement endommagé l’industrie et l’économie nationales, mais ont été ignorés et, au contraire, la situation s’est détériorée, même si le déficit commercial a dépassé les limites raisonnables. Le volume des importations s’élève à 90 %, tandis que la Tunisie n’exporte que 4 % vers la Turquie.

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