Politique

La Russie prévoit d’acquérir les droits du port en eau profonde de Tobrouk

Un rapport de l'Institut Washington pour la Politique du Moyen-Orient confirme que Moscou cherche à stationner des sous-marins nucléaires offensifs à Tobrouk pour faire pression sur l'Occident.


De nombreux rapports indiquent un rôle croissant de la Russie dans la déstabilisation de la région, en soutenant des groupes anti-américains et anti-occidentaux en Libye, au Yémen et au Soudan. Ils révèlent également des pressions russes sur le commandant de l’Armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Haftar, pour accorder à Moscou les droits du port en eau profonde de Tobrouk afin d’y héberger des sous-marins nucléaires offensifs, dans le but de faire chanter l’Occident en raison du conflit en Ukraine et des efforts occidentaux et américains pour armer l’armée ukrainienne avec des armes avancées, y compris des chasseurs F-16.

L’Institut Washington pour la Politique du Moyen-Orient a indiqué dans un rapport que l’armement de groupes libyens et le transfert d’énormes quantités d’équipements militaires, ainsi que les rumeurs concernant le développement des capacités missilières des Houthis au Yémen, font partie des signes de la tentative russe de compromettre la stabilité de la région et de contenir l’influence et les intérêts occidentaux et américains.

La chercheuse de l’institut américain, Anna Borshchevskaya, a révélé dans un rapport intitulé « La stratégie de la Russie pour armer ses agents anti-américains » comment Moscou arme les forces anti-occidentales, notamment en Libye. Elle a expliqué que Poutine a réussi à préserver les intérêts russes en établissant des relations avec l’Armée nationale libyenne durant la guerre de 2019 et en tentant également de communiquer avec les forces dans l’ouest libyen.

Elle a noté l’évolution des relations entre les Russes et les autorités de l’est libyen, notamment sur le plan militaire, malgré une certaine réserve du Kremlin envers Haftar, qui maintient des contacts avec Washington et les puissances occidentales.

Elle a évoqué la visite du vice-ministre russe de la Défense, Yunus-Bek Yevkurov, à Haftar, où des équipements et des armes ont été transférés du port de Tartous en Syrie au port de Tobrouk.

Les efforts russes pour obtenir les droits du port en eau profonde de Tobrouk viennent après les tentatives de contrôle des aéroports pour la contrebande d’armes, de carburant, de médicaments et d’or pour financer les guerres russes en Ukraine et en Afrique, notamment dans la région du Sahel.

L’institut a mentionné le plan russe de faire de la Libye une base pour étendre son influence dans la région du Sahel et déstabiliser la région en utilisant des mercenaires de Wagner, ainsi qu’en exploitant les sentiments anti-occidentaux et anti-américains, et en soutenant des coups d’État au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

Les putschistes de ces pays ont cherché à faire appel à des experts et conseillers russes pour maintenir leur pouvoir face aux pressions et menaces occidentales.

Ce mois-ci, un rapport du quotidien français « Le Monde » a révélé des visites répétées de délégations de la direction générale de l’est libyen dans les pays du Sahel visant à renforcer leurs relations diplomatiques avec les régimes militaires du Burkina Faso, du Tchad et du Niger.

Les États-Unis ont exprimé une vive inquiétude concernant la coopération militaire entre les armées russe et libyenne, notamment les rapports faisant état de déchargements d’équipements militaires russes au port de Tobrouk.

Les éléments de Wagner, qui comptent entre 2 000 et 2 500 membres, sont stationnés dans plusieurs sites militaires en Libye, dont la base aérienne d’Al-Khums, son port maritime, la base aérienne de Jufra, et se sont étendus au sud-ouest, où ils sont basés à la base aérienne de Brak al-Shati (700 km au sud de Tripoli).

Un rapport allemand récemment publié a révélé l’intention de la Russie de créer une base navale militaire en Libye, ce qui suscite des inquiétudes en Occident.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page