La revanche : l’armée soudanaise se mobilise contre les Frères musulmans
Après avoir été écartée en renversant le gouvernement du président Omar al-Bashir en avril 2019, les Frères musulmans au Soudan continue ses efforts pour dominer la scène politique et revenir au pouvoir, avec l’aide de l’armée soudanaise qui mobilise des forces et des organisations politiques contre les Frères.
L’armée tente de rendre la pareille aux Frères musulmans en mobilisant des forces civiles et des partis qui leur sont favorables, pour promouvoir l’idée du retour des anciens au pouvoir, et impliquer l’ancien régime dans le gouvernement, sous prétexte de cohésion nationale et de non-exclusion des autres.
Dans ce contexte, les islamistes tentent de réaliser cet objectif en soutenant les mesures prises par le chef de l’armée le 25 octobre 2021, lorsqu’il a renversé le gouvernement de transition représenté par les Forces de la Liberté et du Changement, sous prétexte de correction et d’élargissement de la participation politique. Ils ont également soutenu l’armée dans sa guerre contre les forces de soutien rapide, selon le site « Sudan Tribune ».
Malgré les analyses et interprétations multiples selon lesquelles le retour des islamistes au pouvoir ne bénéficie pas d’une popularité suffisante, ils paient le prix de ce retour à travers la participation à la guerre et à son leadership, et en revenant sous le couvert de forces politiques civiles favorables ou alignées sur eux.
Des forces et des organisations politiques ont commencé à parler de la signature d’une charte avec l’armée, affirmant qu’elles ne s’opposent pas à ce que les anciens fassent partie du dialogue et des futures participations politiques.
Le secrétaire politique du Parti du Congrès soudanais, Sharif Mohamed Osman, a déclaré dans une interview précédente : L’appel du Parti du Congrès national dissous à un dialogue soudanais-soudanais renforce la première hypothèse, et ce qui a été dit avant et après la guerre selon laquelle cette organisation utilise tous ses moyens sécuritaires et politiques et investit tous ses efforts pour revenir au pouvoir aux dépens des Soudanais.
Pour sa part, le chef du Mouvement national de la Réforme, Dr Tajani Sissi, estime qu’il est extrêmement important que le dialogue inclue les islamistes, voire tous les parties prenantes, s’il y a vraiment une croyance en « un pays pour tous ».
Dr Tajani fonde cela sur la nécessité absolue d’un dialogue soudanais-soudanais inclusif, qui n’exclut personne, car l’exclusion engendre l’alignement opposé.
L’expert en sécurité le général Amin Majzoub Ismail prétend que les participants avec l’armée dans la guerre sont des citoyens en état de siège, ou des entités de résistance populaire ne représentent aucune interface, à l’exception de la défense de leurs maisons et de leurs dignités contre les violations des forces de soutien rapide.
L’analyste politique Dr Mohieddin Mohamed qualifie la discussion sur la participation des islamistes à la guerre en cours de « farce » largement utilisée pour saboter l’unité nationale.
Ces déclarations confirment l’hypothèse selon laquelle l’armée fait de son mieux pour soutenir politiquement les Frères musulmans pour ouvrir la voie à leur retour au pouvoir ou à leur participation.