Politique

La région d’Al-Jazirah au Soudan sous les projecteurs : « Violations » qui aggravent la souffrance des civils


Des violations massives ont été commises par des éléments de l’armée soudanaise, des mouvements armés alliés, ainsi que par les « Brigades de l’Ombre » contre certains habitants de la ville de Wad Madani, capitale de l’État d’Al-Jazirah, accusés de collaborer avec les Forces de soutien rapide (RSF).

Ces violations n’ont pas été niées par l’armée soudanaise après des accusations émises par des forces politiques et des organisations des droits de l’Homme, qui les ont dénoncées mardi. Elles ont été qualifiées de « dépassements individuels » commis par certains de ses membres contre les habitants des « Kanabi » dans l’État d’Al-Jazirah, au centre du Soudan.

Des groupes de défense des droits de l’Homme, des forces politiques et des mouvements armés ont accusé l’armée soudanaise et ses alliés d’avoir tué 13 civils parmi les habitants des « Kanabi » à Al-Jazirah.

De nombreuses vidéos largement diffusées montrent des individus en uniforme militaire soudanais, ainsi que d’autres en vêtements civils, commettant des abus contre les habitants de Wad Madani après les avoir accusés de collaborer avec les Forces de soutien rapide.

Reconnaissance et engagement

Dans une déclaration du porte-parole de l’armée soudanaise, Nabil Abdullah, l’armée a condamné ces « dépassements individuels » dans certaines zones de l’État d’Al-Jazirah après avoir repris le contrôle de Wad Madani aux RSF samedi dernier.

Le communiqué a affirmé l’engagement des forces armées envers le droit international humanitaire et a souligné leur détermination à punir tout individu impliqué dans des abus contre les habitants des Kanabi ou des villages de l’État.

Le communiqué a également assuré que l’armée surveille de près la situation sécuritaire dans la région, en coordination avec le Comité de sécurité de l’État d’Al-Jazirah, pour sécuriser toutes les zones et empêcher les parties « opportunistes » d’exploiter ces dépassements individuels pour discréditer les forces armées et leurs alliés.

Crimes et violations

Rahab Mubarak, membre du bureau exécutif des « Avocats d’urgence » (une organisation de défense des droits de l’Homme) et du Réseau soudanais des droits de l’Homme, a révélé avoir reçu des vidéos montrant des exécutions ethniques à Al-Jazirah.

Elle a déclaré : « Une vidéo montre le meurtre d’un citoyen, des images d’enfants brûlés et de jeunes et de personnes âgées tuées dans le camp informel de Kombo 5. Ces crimes ont été commis par les Forces du Bouclier du Soudan, dirigées par le commandant dissident des RSF, Abu Aqila Kikil, alliées à l’armée soudanaise. »

Appel des Nations Unies

L’ONU affirme que le Soudan, déjà l’un des pays les plus pauvres du monde avant la guerre, traverse « l’une des pires crises de déplacement au monde » et pourrait bientôt faire face à la « pire crise de faim ».

Depuis mi-avril 2023, la guerre entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide a causé environ 20 000 morts et plus de 14 millions de déplacés et réfugiés selon l’ONU.

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