La position de Macron sur la guerre à Gaza alimente les divisions en France
Dix ambassadeurs dans des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord signent une note condamnant la politique de Macron pour s'écarter de l'approche équilibrée de la France envers les Israéliens et les Palestiniens
La position pro-israélienne du président français Emmanuel Macron, notamment au début de la guerre de l’armée israélienne à Gaza, fait face à des critiques rapides de la part de responsables français et d’ambassadeurs dans plusieurs capitales arabes.
Dans un article publié dans le journal français Le Figaro par l’écrivain français Georges Malbrunot, commentant une note collective portant les signatures de plusieurs ambassadeurs français dans des pays arabes, exprimant leur regret pour la position de Paris dans le conflit israélo-palestinien. L’écrivain souligne que l’image de la politique française est ébranlée dans le monde arabe.
Les ambassadeurs qui ont signé la note ont confirmé que « la position pro-israélienne de Paris au début de la crise n’est pas comprise au Moyen-Orient car elle contredit notre position traditionnellement équilibrée envers les Israéliens et les Palestiniens. »
Les ambassadeurs, principalement basés dans les capitales d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, ont décrit leur position comme unique dans l’histoire de la diplomatie française. La note a été envoyée au palais de l’Élysée dans l’attente d’un changement progressif de la position de Paris sur la guerre, avec un grand nombre de civils palestiniens tombant dans la bande de Gaza.
Selon l’écrivain français, 10 ambassadeurs dans des pays arabes ont signé la note, qu’ils ont envoyée au ministère français des Affaires étrangères et au palais présidentiel.
Macron a exprimé un soutien inconditionnel au droit d’Israël de se défendre après l’attaque du Hamas le 7 octobre, appelant à la formation d’une alliance internationale contre le Hamas, similaire à l’alliance contre l’État islamique.
Cependant, la position de Macron a changé légèrement avec le nombre élevé de victimes civiles parmi les Palestiniens, le ciblage d’hôpitaux et le meurtre de déplacés, comme confirmé par des organisations humanitaires internationales. Macron a appelé à la fin du ciblage des civils, puis a demandé un cessez-le-feu humanitaire urgent avant d’appeler à une conférence humanitaire internationale pour aider la population de Gaza.
Un diplomate a commenté la note, disant : « On ne peut pas la qualifier d’opposée, mais les ambassadeurs ont confirmé que leur position pro-israélienne au début de la crise n’est pas comprise au Moyen-Orient car elle contredit leur position traditionnellement équilibrée envers les Israéliens et les Palestiniens. »
Les diplomates parlent de la perte de crédibilité de Paris au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ajoutant aux difficultés auxquelles est confrontée l’image de Paris dans certaines régions du monde, en particulier au Sahel et dans la région du désert, où elle a été expulsée de plusieurs pays.
Un diplomate a déclaré : « La note confirme la perte de crédibilité et d’influence de la France et peint une mauvaise image de notre pays dans le monde arabe, puis suggère diplomatiquement que la raison de tout cela est la position prise par le président. »
En revanche, les diplomates soulignent que les autorités politiques élues, en tant que président et gouvernement, décident finalement de la politique étrangère de la France.
L’article aborde les accusations et les difficultés auxquelles sont confrontés les ambassadeurs dans leur travail. Un diplomate résident au Moyen-Orient, favorable à la note, a déclaré : « On nous accuse parfois de complicité dans le génocide. »
Plusieurs ambassadeurs français déclarent qu’ils ne sont plus en mesure d’accéder aux cercles de prise de décision dans les pays où ils travaillent en raison des déclarations des politiciens français concernant la guerre à Gaza.
Des rapports indiquent qu’un ambassadeur a reçu des menaces de mort de la part d’extrémistes en colère contre le soutien sans équivoque de la France à Israël.