La mort de 13 Alaouites sous les tirs des forces d’al-Charaa ravive les blessures sectaires

Huit civils ont été tués par des agents de sécurité près d’un barrage à Hama, tandis que les autres ont été exécutés après leur détention par les forces de sécurité à Damas, malgré les promesses du gouvernement de protéger la communauté alaouite après les événements survenus sur le littoral.
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Huit civils alaouites ont été abattus mercredi par des « agents d’un poste de contrôle sécuritaire » dans la province de Hama, au centre de la Syrie, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Ce dernier a également rapporté que cinq jeunes issus de cette minorité avaient été retrouvés morts deux jours après leur arrestation par les forces de sécurité.
La mort de ces civils alaouites survient alors que les critiques contre le nouveau gouvernement syrien s’intensifient. Il est accusé de manière croissante de viser les minorités du pays. Cet incident survient quelques mois après un massacre sanglant ayant coûté la vie à des dizaines d’Alaouites sur le littoral syrien, ainsi qu’une série d’attaques ciblant la communauté druze.
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Depuis la chute de Bachar al-Assad à la fin de l’année dernière, les violations visant les minorités religieuses, notamment les Alaouites — la communauté de l’ex-président —, représentent un défi majeur pour les nouvelles autorités, qui ont promis de protéger toutes les composantes de la société. Plus de 1 000 personnes, majoritairement alaouites, ont été tuées dans des violences dans la région côtière en mars.
Mercredi, l’OSDH a déclaré que « des agents d’un poste de sécurité ont procédé à l’exécution sommaire de huit civils, dont trois femmes, blessant cinq autres, tous issus de la communauté alaouite ». Ils se trouvaient à bord d’un autocar dans la campagne ouest de la province de Hama.
Les agents ont « arrêté le bus, ouvert le feu, puis ont fait descendre les survivants avant de les abattre », selon la même source.
Dans un incident séparé, l’OSDH a indiqué mercredi que « les corps de cinq personnes de confession alaouite » avaient été retrouvés mardi soir à l’hôpital Al-Mujtahid à Damas, deux jours après leur disparition à un poste de contrôle. L’organisation précise qu’ils ont été « exécutés par balles ».
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Les victimes revenaient chez elles dans le quartier d’Ach al-Warwar, majoritairement alaouite, à bord d’un minibus transportant sept passagers et un chauffeur, après leur travail dans un restaurant du quartier Barzeh à Damas, avant d’être arrêtées dimanche à l’aube à un poste de contrôle.
Le chauffeur blessé est hospitalisé à Al-Mujtahid, tandis qu’un autre passager est toujours porté disparu.
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l’OSDH, les familles ont été informées que les jeunes hommes étaient détenus par la sécurité générale et « en bonne santé » la veille de leur mort. Leur véhicule était quant à lui aux mains de la police criminelle à Harasta, près de la capitale.
Le nouveau président Ahmed al-Charaa a promis de garantir la sécurité de toutes les confessions, alors que les minorités expriment leurs inquiétudes. La communauté internationale continue d’exhorter Damas à inclure toutes les composantes du pays dans la transition.
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En mars, des violences dans la région côtière ont causé plus de 1 700 morts, principalement des Alaouites. Les autorités ont alors accusé des milices pro-Assad d’avoir déclenché ces violences en attaquant leurs rivaux. Des renforts militaires ont été envoyés dans les zones à majorité alaouite.
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Des familles entières ont péri, y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées. Des miliciens auraient fait irruption dans les maisons, demandant aux habitants s’ils étaient sunnites ou alaouites, avant de les exécuter ou de les épargner, selon des témoignages de survivants et des organisations de défense des droits humains.
La présidence a mis en place une commission d’enquête sur les événements du littoral, dont les conclusions n’ont pas encore été rendues publiques. La communauté internationale continue d’appeler à une meilleure protection des minorités.
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