La justice triomphe de l’influence des Frères musulmans dans l’affaire Tariq Ramadan : quelles nouveautés ?

Dans un revers judiciaire sans précédent, le rideau est tombé définitivement sur l’affaire de Tariq Ramadan, petit-fils du fondateur des Frères musulmans, Hassan al-Banna, et figure de proue du mouvement en Europe. Il a été reconnu coupable de viol et de contrainte sexuelle, un verdict qui marque la chute spectaculaire d’une personnalité longtemps soutenue par les réseaux des Frères musulmans en Europe.
Malgré des années de tentatives acharnées du mouvement pour présenter Ramadan comme une référence intellectuelle et pour minimiser les accusations en les qualifiant de « complot », ces efforts ont échoué à le protéger du verdict judiciaire.
La Cour fédérale suisse, plus haute instance judiciaire du pays, a mis fin à toute possibilité de contestation en rejetant, avant-hier, le recours présenté par sa défense. Elle a ainsi confirmé la condamnation à trois ans de prison, dont une année ferme.
L’affaire remonte à 2008, lorsqu’une femme connue sous le nom de « Brigitte » l’a accusé de l’avoir violée et d’avoir exercé sur elle des violences physiques et verbales dans un hôtel de Genève. Les juges se sont appuyés sur des preuves irréfutables : témoignage crédible de la victime, rapports médicaux, et expertises attestant de son état de stress post-traumatique, réfutant ainsi la thèse d’une « accusation mensongère » avancée par sa défense.
Les avocats de la plaignante ont salué une décision qui met fin à « une épreuve longue et douloureuse » traversée par leur cliente « avec une dignité remarquable », affirmant que la justice a suivi son cours malgré l’influence de l’accusé et les soutiens dont il bénéficiait.
Cette condamnation n’épuise pas les démêlés judiciaires du petit-fils d’al-Banna, âgé de 63 ans. Il doit encore comparaître en France en mars 2026 dans une affaire l’opposant à trois autres plaignantes pour viol. Ce nouveau procès montre que cette première condamnation historique a ouvert la voie à une responsabilisation judiciaire étendue, loin de toute protection politique ou idéologique dont il profitait auparavant.