Politique

La frappe américaine contre l’Iran plus proche que jamais


Des médias américains ont confirmé que le président Donald Trump avait « secrètement » donné son accord à une intervention militaire des États-Unis dans le conflit en cours entre Téhéran et Tel-Aviv, alors que les échanges de frappes atteignent une intensité inédite.

Israël a poursuivi ses attaques contre l’Iran pour la septième nuit consécutive jeudi, tandis que le président Trump n’a pas écarté l’éventualité d’une entrée en guerre des États-Unis afin de neutraliser le programme nucléaire de la République islamique. Selon plusieurs médias, l’administration américaine aurait déjà validé l’option militaire, en attente d’exécution.

Interrogé sur la possibilité de frappes américaines contre l’Iran, Trump a déclaré ne pas chercher la guerre, mais a précisé : « Si le choix est entre combattre ou les laisser obtenir la bombe nucléaire, je ferai ce qu’il faut. Et peut-être que nous n’aurons même pas besoin de combattre ». Il devait recevoir jeudi, jour férié aux États-Unis, un briefing militaire dans la salle de crise, où sont prises les décisions les plus sensibles.

Peu avant, le Wall Street Journal avait révélé, citant des sources bien informées, que Trump avait donné son feu vert à des plans secrets pour frapper l’Iran, lors d’une réunion tenue mardi soir. Toutefois, il aurait différé l’ordre final, dans l’attente d’un éventuel recul de Téhéran sur son programme nucléaire.

Parmi les premières cibles possibles figure le site souterrain d’enrichissement de l’uranium de Fordo.

En réponse à l’appel de Trump à une « reddition inconditionnelle » la veille, le guide suprême iranien Ali Khamenei a déclaré mercredi que l’Iran « ne se rendra jamais ».

Sur le terrain, la confrontation se poursuit : des sirènes d’alerte ont retenti jeudi matin en Israël, signalant une nouvelle salve de missiles iraniens, suivie de fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem.

Selon les secours israéliens, au moins 32 personnes ont été blessées. Un porte-parole du service Magen David Adom a indiqué que deux blessés étaient dans un état grave, tandis que 30 autres souffraient de blessures légères, des équipes médicales supplémentaires étant déployées sur plusieurs sites.

Un officier de l’armée israélienne a affirmé que des dizaines de missiles balistiques avaient été lancés, visant notamment un hôpital et le siège de la bourse.

La vice-ministre des Affaires étrangères israélienne, Sharren Haskel, a dénoncé une attaque « délibérée » et « criminelle » contre l’hôpital Soroka à Be’er Sheva. Sur X, elle a écrit :
« L’Iran vient de frapper l’hôpital Soroka avec un missile balistique. Ce n’est pas une base militaire, mais un hôpital. C’est le principal centre médical du Néguev. Délibéré. Criminel. Cible civile. Le monde doit réagir. »

L’armée israélienne a de son côté annoncé une nouvelle série de frappes contre Téhéran et d’autres régions iraniennes. Elle a aussi demandé l’évacuation des habitants des villes d’Arak et Khondab, proches de sites nucléaires, en prévision de frappes imminentes.

Enfin, elle a affirmé avoir frappé à nouveau le site nucléaire de Natanz ainsi qu’un « réacteur à l’arrêt » à Arak au cours des raids nocturnes.

L’armée de l’air a « frappé un site de développement d’armes nucléaires dans la région de Natanz », a déclaré un responsable militaire israélien, ajoutant que « le réacteur nucléaire désaffecté d’Arak en Iran a également été ciblé ». De son côté, l’agence de presse iranienne Mehr a rapporté que les défenses aériennes avaient été activées dans le centre de Téhéran.

Israël a lancé une attaque sans précédent contre son ennemi juré, l’Iran, le 13 juin, affirmant détenir des renseignements indiquant que le programme nucléaire iranien approchait du « point de non-retour ».

Depuis le début de cette confrontation inédite entre les deux pays, les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts et plus de mille blessés en Iran, selon un bilan officiel. En Israël, les tirs de missiles et de drones iraniens ont causé la mort d’au moins 24 personnes, selon les autorités.

Donald Trump a déclaré que les dirigeants iraniens avaient contacté les États-Unis pour engager des négociations, affirmant qu’ils avaient « proposé de venir à la Maison Blanche ». L’Iran a rapidement démenti cette affirmation. Dans une publication sur X, la mission iranienne auprès des Nations unies a déclaré : « Aucun responsable iranien n’a jamais demandé à supplier aux portes de la Maison Blanche ».

Les États-Unis, qui ont déployé un troisième porte-avions dans la région, sont la seule puissance à posséder la bombe GBU-57, capable de détruire les installations nucléaires iraniennes profondément enfouies, notamment à Fordo.

Interrogé sur une éventuelle intervention militaire, Trump a déclaré : « Je pourrais le faire, ou peut-être pas ».

Mercredi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a averti : « Les Américains doivent savoir que toute intervention militaire de leur part entraînera des dégâts irréparables ».

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a également mis en garde contre toute « escalade militaire supplémentaire » dans le conflit entre l’Iran et Israël, avertissant que ses conséquences seraient « dévastatrices pour toute la région ».

À Téhéran, de puissantes explosions ont été entendues mercredi et des colonnes de fumée ont été observées à plusieurs endroits. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré que l’armée de l’air avait détruit « le siège de la sécurité intérieure iranienne ».

De son côté, Téhéran a annoncé avoir lancé de nouveaux missiles hypersoniques de type Fattah contre Israël, comme cela avait déjà été le cas dans la nuit de mardi.

Depuis le lancement de l’opération « Lion Ascendant », l’Iran a tiré environ 400 missiles balistiques vers Israël, dont 20 ont touché des zones civiles, ainsi qu’un millier de drones, selon un responsable militaire iranien mercredi soir.

Les autorités iraniennes ont renforcé mercredi les restrictions sur Internet, accusant Israël d’« exploiter » le réseau à des fins militaires.

Depuis le 13 juin, Israël a visé des centaines de sites militaires et nucléaires, tué des hauts responsables militaires iraniens ainsi que des scientifiques nucléaires. Trump a également affirmé qu’il était capable de tuer le guide suprême iranien.

Pour sa part, le président russe Vladimir Poutine a déclaré, en réponse au conflit entre l’Iran et Israël, lors d’une rencontre avec des journalistes étrangers : « Nous observons en Iran un renforcement du soutien populaire à la direction politique du pays », ajoutant que « ses amis iraniens n’ont pas demandé d’aide militaire à Moscou ».

Vendredi, dès le premier jour de la confrontation, Poutine a proposé une médiation russe. Le Kremlin a réitéré cette offre mercredi, mais l’Union européenne l’a accueillie avec froideur, estimant que la Russie « ne peut pas être un médiateur impartial ».

Le président américain, qui s’était d’abord dit « ouvert » à une telle proposition, a changé de ton mercredi. S’adressant à des journalistes à la Maison Blanche, Trump a déclaré : « Il a proposé une médiation. Je lui ai demandé de me rendre un service : qu’il commence par une médiation pour lui-même. Occupons-nous d’abord de la Russie », ajoutant à l’adresse de Poutine : « Tu pourras t’occuper de ce conflit (au Moyen-Orient) plus tard ».

L’Iran, qui nie chercher à fabriquer une arme nucléaire, accuse Israël de tenter de torpiller les négociations nucléaires entamées entre Téhéran et Washington.

À Téhéran, de nombreux commerces sont fermés depuis le début de la guerre, et de longues files d’attente se forment devant les stations-service. À la frontière avec l’Irak, un chauffeur routier de 40 ans, se présentant sous le nom de Fattah, a rapporté des pénuries d’aliments de base tels que le riz, le pain, le sucre et le thé, ainsi que des files aux stations-service et une hausse des prix.

 

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