Moyen-Orient

La facture du déluge : 1000 Houthis tués en 19 mois


Cherchant à engranger des gains politiques, les milices houthies se sont précipitées pour s’impliquer dans la guerre de Gaza. Mais ce qui leur semblait être un pari gagnant s’est rapidement transformé en cauchemar et en une facture particulièrement lourde.

Les pertes humaines subies par le groupe ont été les plus importantes de son histoire et ont frappé son cœur stratégique, notamment avec la mort de Mohamed Abdel Karim al-Ghamari, chef d’état-major des forces houthies, considéré comme le « moteur » de leur appareil militaire.

Les milices ont récemment reconnu la mort d’al-Ghamari, ainsi que celle de plusieurs ministres de leur gouvernement non reconnu.

Les Houthis ont été la cible d’une série de frappes américaines, britanniques et plus récemment israéliennes, qui leur ont infligé des pertes considérables.

Mille morts

Au cours des deux années de la guerre de Gaza, les Houthis sont entrés dans le conflit afin de renforcer leur position politique, alors que leur popularité s’effritait sur le plan intérieur. Mais cette implication a entraîné de violentes frappes américaines et israéliennes, détruisant une grande partie de leur infrastructure militaire.

Les trois ports d’Al-Hodeïda ont été dévastés, privant le groupe de ses voies de contrebande d’armes et d’une source économique vitale.

Plus de 1000 officiers et commandants de terrain houthis ont été tués en 19 mois, la majorité lors de frappes américaines et israéliennes.

Entre novembre 2023 – date de leur entrée active dans le conflit sous prétexte de soutenir Gaza – et mai 2025, moment où les frappes américaines ont cessé, le groupe a perdu 707 commandants se présentant sous de fausses appellations militaires.

Depuis, la milice a interdit toute diffusion publique des cérémonies funéraires afin de dissimuler l’ampleur des pertes.

Par ailleurs, 294 autres commandants et combattants de terrain – non officiellement reconnus dans les registres militaires du groupe – ont également été tués. Certains étaient exclus des listes officielles pour dissimuler leurs fonctions ou en raison de leur origine tribale.

Ces pertes ont résulté de frappes directes menées par les États-Unis, le Royaume-Uni et Israël, mais aussi d’affrontements internes et de combats contre des tribus hostiles à la milice dans les zones sous son contrôle.

Des pertes parmi les hauts gradés

En 19 mois, les Houthis ont perdu plus de 21 hauts commandants portant les grades de « général » ou de « brigadier », les plus élevées accordées par le groupe à ses chefs militaires de premier et de second rang.

Parmi les noms recensés, figurent Mohamed al-Jarmouzi, Mohamed al-Junaid, Abdel Karim al-Ashmouri, Hassan al-Qatrifi, Hamdan Naji al-Jabli, Yahya Mohamed al-Hassani, Abdallah Ahsan al-Rassas et Moti Mohamed Ali Aayed.

Le groupe a également perdu 62 colonels, souvent à la tête de bataillons de combat ou d’unités idéologiques intermédiaires, ainsi que 43 commandants majors, 138 capitaines, 162 lieutenants, 153 sous-lieutenants, 128 premiers lieutenants, 79 sous-officiers et 215 combattants dont les grades ont été volontairement dissimulés.

Plus de 288 cérémonies funéraires ont été recensées, dont 131 à Sanaa en 2024, la marine houthie ayant subi les plus lourdes pertes à la suite des frappes américaines sur ses bases à Al-Hodeïda.

Ces chiffres ne concernent que les pertes reconnues publiquement par la milice au cours de 19 mois, avant qu’elle n’interdise toute publication d’informations sur les enterrements ou les décès.

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