Khartoum rejette la résolution britannique sur le Soudan
Le ministère soudanais des Affaires étrangères a publié un communiqué de presse dans lequel il rejette vivement le projet de résolution britannique présenté au Conseil des droits de l’homme en vue de l’adoption d’une résolution concernant la crise actuelle au Soudan.
Le rejet du ministère repose sur le fait que la résolution assimile les forces armées aux Forces de soutien rapide et demande la formation d’une commission d’enquête sur les faits sur le terrain.
Texte du communiqué
Depuis la fin août, certaines cercles occidentaux ont lancé une campagne politique et médiatique organisée soutenue par plusieurs organisations non gouvernementales, appelant le Conseil des droits de l’homme à adopter une résolution sur la crise actuelle au Soudan.
L’une des principales lacunes de cette campagne est son manque d’objectivité et d’équité, car elle assimile les forces armées soudanaises à des milices rebelles et demande la création d’une commission d’enquête sur les faits.
Cela survient à un moment où le Soudan est confronté à une guerre qui menace son unité, son indépendance, sa sécurité et sa stabilité en tant qu’État membre des Nations Unies. Le conflit est mené par des milices composées de mercenaires de certains pays régionaux, soutenues par des entités externes ayant des affiliations connues. De plus, les milices rebelles continuent de commettre des actes de purification ethnique, de massacres massifs, de viols, de tortures, de déplacements forcés et de la détention de milliers de civils. Elles sont également engagées dans un pillage systématique et généralisé dans la capitale, expulsant de force les quartiers résidentiels, utilisant des civils comme boucliers humains, recrutant des enfants et détruisant des institutions stratégiques, économiques, de services, culturelles et éducatives. Ces crimes graves n’ont pas reçu la condamnation et les efforts pour les arrêter de la part de certaines puissances occidentales influentes.
De plus, le projet de résolution est présenté à un moment où les forces armées soudanaises remplissent leurs responsabilités constitutionnelles, légales et éthiques pour défendre le pays et son peuple contre ce qui équivaut à une invasion étrangère, conformément à la Charte des Nations Unies.
En vue de ce qui précède, le ministère des Affaires étrangères réaffirme que la protection et la promotion des droits de l’homme au Soudan demeurent une priorité nationale et un engagement essentiel. Cela se manifeste par le fait que le Soudan héberge un bureau complet du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, un expert désigné sur la situation des droits de l’homme au Soudan et une unité spécialisée dans les droits de l’homme au sein de la mission UNAMID. De plus, le Soudan a mis en place une commission nationale présidée par le procureur général pour enquêter sur les crimes de guerre et les violations commis par les Forces de soutien rapide dissoutes. Par conséquent, aucune partie externe ne peut dépasser l’engagement du Soudan à protéger et à promouvoir les droits de l’homme de ses citoyens et à coopérer avec les mécanismes internationaux pertinents.
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La campagne dirigée par la Grande-Bretagne, à laquelle ont adhéré certains pays occidentaux depuis août dernier, fait désormais face à un rejet collectif de tous les groupes géographiques et politiques auxquels appartient le Soudan (le Groupe arabe, l’Organisation de la coopération islamique et le Groupe africain). Malgré cela, la Grande-Bretagne a soumis le projet de résolution au Conseil des droits de l’homme. Par conséquent, le ministère des Affaires étrangères réaffirme son rejet absolu du projet de résolution car il décrit de manière inexacte la situation au Soudan, fait preuve de partialité envers les forces armées soudanaises et ne tient pas compte des véritables priorités du Soudan à ce stade, notamment mettre fin à la rébellion, arrêter les atrocités en cours, évacuer les résidences des civils et les biens civils, y compris les hôpitaux et les lieux de culte, faciliter la livraison de l’aide humanitaire conformément à la Déclaration de Djeddah sur les principes humanitaires signée le 11 mai de l’année dernière, et faire taire les armes.