Kaïs Saïed révèle la corruption des Frères musulmans dans les institutions financières et bancaires… Détails
En réponse aux demandes populaires soulevées par les Tunisiens le 25 juillet 2021, appelant au renversement du régime des Frères musulmans, le président tunisien Kaïs Saïed a soulevé le dossier du financement étranger des associations, la propagation de la corruption dans les institutions financières et bancaires, et les obstacles rencontrés par le projet de réconciliation judiciaire lors d’une réunion avec la ministre de la Justice Leïla Jaffel.
Kais Saïed promet aux Tunisiens une « Nouvelle Aube » face aux Frères musulmans
Kaïs Saïed a affirmé qu’une organisation a reçu un financement étranger totalisant 7615 millions de dinars (2,5 millions de dollars) de 2016 à 2023 au nom de la société civile, confirmant de nombreuses irrégularités dans le dossier des associations, constituant une menace pour la souveraineté nationale.
Au cours de la dernière décennie, le financement étranger des associations et des partis a joué un rôle dans la dégradation et la soumission de la vie politique tunisienne à des influences extérieures, nuisant finalement aux intérêts tunisiens et à l’indépendance de la prise de décision nationale.
Il a déclaré : « Il ne s’agit pas de restreindre les associations ou la société civile, mais elles étaient une extension des partis et des services de renseignement étrangers, et ils ont violé l’État. Il est nécessaire de mettre fin à cette situation, et le pouvoir judiciaire doit jouer son rôle dans le pays. »
Il a souligné : « Nous ne pouvons pas purifier le pays avec de telles institutions, laissant ces criminels s’amuser avec les ressources du peuple tunisien », faisant référence à certaines associations soutenues de l’étranger.
Au cours de la réunion, Saïed a révélé : « En décembre 2010, le peuple tunisien a demandé du travail, de la liberté et de la dignité nationale, et par la suite, une série d’institutions et de ministères ont été créés pour s’amuser avec les ressources du peuple. » Il a ajouté : « Parmi ces institutions, il y avait ce qu’on appelait la Dignité qui détenait les biens confisqués, qui a confisqué l’esprit de la dignité et l’a piétiné. »
Le président a énuméré les cas de corruption au sein de l’institution, déclarant : « Que le peuple tunisien sache l’ampleur de la corruption dans cette institution… Celui qui la dirigeait pour réaliser la prétendue dignité avait cinq voitures de fonction, en plus du carburant qui leur était alloué, totalisant 1500 litres par mois. »
Il a poursuivi : « L’un des juges contractuels avec l’institution, qui a été nommé, recevait 462 mille dinars par an, soit 150 mille dollars. »
Il a ajouté : « Celui qui dirigeait la dignité recevait 155 mille dinars et 910 en un an, soit 50 mille dollars, et l’un d’entre eux recevait 97 mille et 669 dinars, 30 mille dollars, et les salaires étaient d’au moins 100 mille dinars, 35 mille dollars. » Saïed s’est demandé : « Tout cet argent est-il destiné à réaliser la dignité ? C’est l’argent du peuple tunisien, et une enquête judiciaire a été ouverte à cet égard. »
La Tunisie a connu une explosion dans la création d’associations depuis 2011, passant de 9 mille associations à plus de 23 mille associations au cours des deux dernières années, selon des statistiques publiées par le Centre de médias, de formation, d’études et de documentation sur les associations, la plupart ayant des orientations de droite. Il y a aussi environ 15 mille associations dont les sources de financement sont difficiles à vérifier.
Le nombre d’associations étrangères actives en Tunisie a atteint 200, dont 155 sont basées dans le gouvernorat de Tunis, et 14 dans le gouvernorat d’Ariana. Les autres associations étrangères sont réparties dans d’autres gouvernorats.
En novembre dernier, la justice tunisienne a dissous plusieurs partis et associations soupçonnés de financement étranger, dans des affaires liées à la transparence financière et aux sources de financement.
En 2018, l’Union européenne a placé la Tunisie sur la liste noire des pays à haut risque en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme en raison de lacunes dans sa législation.