Grand Maghreb

Kaïs Saïed met en garde contre les financements et les ingérences étrangères dans les élections présidentielles

L’appel à la vigilance du président tunisien intervient alors que se poursuit le différend entre l'Instance électorale et le tribunal administratif concernant la liste des candidats à l'élection présidentielle.


Le président tunisien Kaïs Saïed a discuté de la situation sécuritaire générale du pays avec Khaled Nouri, ministre de l’Intérieur, et Sofiane Belsadek, ministre d’État chargé des affaires de sécurité, insistant sur la nécessité de rester vigilant et de prévoir les tentatives de déstabilisation de l’État et de la sécurité des citoyens, en particulier face à des preuves croissantes liant certaines parties à des intérêts étrangers.

Cette rencontre a eu lieu à l’approche de l’élection présidentielle et en plein débat entre l’Instance électorale et la justice administrative, suite à une décision de justice ordonnant la réintégration de trois candidats exclus de l’élection présidentielle prévue le 6 octobre prochain.

Le président tunisien a réaffirmé que « les élections sont une affaire purement interne, dans laquelle aucune ingérence étrangère n’est tolérée. Ceux qui reçoivent des financements et du soutien de l’extérieur, tout en prétendant faussement être des défenseurs de la liberté et de la démocratie, se sont livrés à la trahison, à la soumission et à la calomnie, ne méritant guère plus qu’un sou dans les yeux de ceux qui les soutiennent. »

Il a souligné que les Tunisiens sont pleinement conscients de la situation et qu’ils ont choisi de purifier leur pays et d’ouvrir une nouvelle voie dans l’histoire où la souveraineté appartient exclusivement au peuple.

Ce n’est pas la première fois que Kaïs Saïed appelle à la vigilance, mais cette fois-ci, cela coïncide avec le différend entre l’Instance électorale et le tribunal administratif.

Le tribunal administratif a réintégré trois candidats à la présidentielle après leur exclusion : Mondher Znaidi, Imed Daimi, et Abdelatif Mekki. Cependant, l’Instance électorale a maintenu la liste finale des candidats, comprenant notamment le président sortant Kais Saied, Ayachi Zammel, et Zouheir Maghzaoui, en l’absence d’une Cour constitutionnelle pourtant prévue dans la Constitution de 2014, mais qui n’a toujours pas été mise en place.

Le tribunal a rejeté les arguments de l’Instance électorale concernant le dépassement des délais de notification du jugement, affirmant avoir respecté les procédures légales en vigueur.

L’Instance électorale a pour sa part promis de saisir la justice civile contre certains candidats accusés de falsification de soutiens.

Mercredi, l’Instance électorale a publié un communiqué annonçant qu’elle avait transmis le dossier d’un candidat rejeté pour la présidentielle de 2024 au ministère public de Tunis pour fraude et faux témoignage. Elle a ajouté que ce candidat avait dissimulé une cause d’inéligibilité stipulée par la loi, en vertu des articles 291 du Code pénal et 158 du Code électoral.

Elle a accusé ce candidat, sans révéler son nom, d’avoir sciemment validé une fausse déclaration sur l’honneur et dissimulé sa double nationalité, ce qui constitue un obstacle constitutionnel et légal à la candidature.

Les candidats doivent recueillir dix parrainages de membres de l’Assemblée des représentants du peuple (la première chambre du Parlement), ou un nombre équivalent de la Chambre des régions et des districts (la deuxième chambre), ou 40 parrainages de présidents de conseils locaux, régionaux ou municipaux, ou encore 10 000 signatures dans 10 circonscriptions électorales, avec au moins 500 électeurs par circonscription.

De plus, toute personne ayant une double nationalité ou n’ayant pas obtenu un extrait de casier judiciaire, connu sous le nom de carte numéro 3, est inéligible.

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