Politique

Kaïs Saïed évoque une fois de plus le dossier des fonds tunisiens pillés à l’étranger


Mercredi, le président tunisien Kaïs Saïed a une fois de plus évoqué le dossier des pillages financiers à l’étranger, lors de la rencontre de Najla Bouden, chef du gouvernement, au palais présidentiel de Carthage.

Dans une déclaration, la Présidence de la République a déclaré que « le Président de la République a soulevé la question de la prompte application de toutes les mesures nécessaires après la décision concernant des fonds pillés à l’étranger, le Roi du peuple tunisien, et le Président de la République a donné pour instructions de convoquer dans les meilleurs délais la commission chargée du dossier relatif au recouvrement des fonds pillés à l’étranger ».

À ce propos, Charfeddine Yakoubi, expert en gouvernance et lutte contre la corruption, explique que « cette Commission a été créée depuis Septembre dernier et placée sous la direction de la Présidence, sans qu’aucun résultat ou mouvement n’ait été constaté ».

Yakoubi a déclaré que « la question institutionnelle est plus que des déclarations politiques. Bien que la volonté politique soit très importante pour récupérer ces fonds, c’est en fin de compte une question technique qui exige la création des mécanismes et des instruments judiciaires nécessaires pour réussir », ajoutant que « le dossier perd de son impulsion. Même la capacité de la Tunisie d’obtenir ces fonds commence à se dégrader, d’autant que nous savons que les pays occidentaux qui considèrent que la Tunisie est dans une situation politique instable peuvent être difficiles à coopérer ».

Il a souligné que « le dossier de recouvrement des fonds pillés reste un dossier judiciaire par excellence et une coopération judiciaire, mais que la Tunisie doit se préparer à ce dossier en détachant des avocats compétents et capables de préparer leur dossier; parce qu’ils seront là pour prouver l’origine de ces fonds et prouver qu’ils ont été effectivement épuisés ».

S’agissant de la possibilité de recouvrer ces fonds, il a indiqué que « les efforts de la Commission et les ressources matérielles et humaines qui seraient affectées à cette fin demeureraient limités ».

Yakoubi fait remarquer que « même si la volonté politique existe ou n’existe pas, il est difficile de faire aboutir le processus d’obtention des fonds pillés en raison de la longueur et de l’inaction avec ce dossier en ignorant les outils et les possibilités nécessaires à cette fin, ainsi que le processus politique en cours, qui peut également affaiblir la position de la Tunisie en matière de défense de ces droits; le parcours soulève plusieurs problèmes politiques ».

En Juillet 2021, après avoir pris le contrôle de la plupart des pouvoirs de renversement de son adversaire islamiste, il a parlé de la valeur de cet argent, estimée à 4,8 milliards de dollars, mais Saïed n’a pas précisé à l’époque si ce chiffre comprenait la totalité des fonds pillés ou seulement les fonds pillés à l’intérieur du pays, pour lesquels un décret a été promulgué en Mars dernier, qui prévoit d’investir dans les zones pauvres en échange d’une amnistie pour ceux qui sont accusés du pillage de l’argent public.

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