« Journée mondiale de la liberté de la presse » – Le mouvement Ennahdha est le plus grand ennemi de la presse tunisienne
Au cours des dix dernières années, les journalistes tunisiens n’ont pas été épargnés par les exactions et les abus commis pendant le règne des Frères musulmans.
Bien que la Tunisie ait abandonné la censure de la presse par le pouvoir politique après 2011, l’organisation des Frères voulait adapter les médias à ses intérêts propres.
Le mouvement Ennahdha s’est engagé dans une bataille contre les journalistes dont les contours se sont encore améliorés après que la Coalition de la dignité, un allié d’Ennahdha, a révélé son désir de contrôler la presse et les médias, par le biais de l’initiative controversée de la Coalition pour réviser le décret 116 qui va à l’encontre des revendications des journalistes.
Les relations entre Ennahdha et les médias tunisiens sont tendues et tendues depuis que le groupe a repris le pouvoir après 2011.
Les Frères musulmans avaient soutenu un sit-in ouvert de deux mois, réalisé par leurs partisans et par un certain nombre de salafistes, en Avril 2012 au siège de la chaîne de télévision tunisienne, à l’origine d’affrontements entre les journalistes et les journalistes, au point de faire des pierres.
Le sit-in visait à isoler et contrôler les médias et à vendre la radio et la télévision tunisiennes.
En Avril 2021, Ennahdha tenta de faire main sur l’agence de presse officielle tunisienne et organisa une grève générale au cas où le gouvernement ne renoncerait pas à nommer un proche d’Ennahdha au poste de directeur général de la fondation Kamal Ben Younis.
En 2013, l’Association des journalistes tunisiens (Union des journalistes tunisiens) déclare que les attaques contre les journalistes sont le fait de la police, de manifestants pro-gouvernement dirigés par Ennahdha et de groupes religieux extrémistes.
Journée mondiale de la liberté de la presse
En marge de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, mardi, le Syndicat national des journalistes tunisiens a publié sur sa page Facebook officielle une photo intitulée « La liberté de la presse est en danger immédiat ».
Reporters Sans Frontières a révélé que la Tunisie se classe au 94e rang mondial pour l’indice de liberté de la presse.
Sahebi Siddiq, l’analyste politique tunisien, a déclaré que la Tunisie avait vécu ces dix dernières années des violations de la liberté de la presse par le parti Ennahdha et la coalition pro-Frères de la dignité.
Il a souligné qu’avant de s’adresser à la justice, les frères avaient essayé d’intimider les journalistes tunisiens, exploitant l’inquiétude des organisations de défense des droits de l’homme à l’égard de la liberté de la presse en Tunisie.
La liberté de la presse en Tunisie est un pari politique plus que jamais. Les députés des Frères musulmans, à l’occasion de la dissolution du parlement, n’hésitent plus à attaquer les journalistes et les professionnels des médias qui critiquent ouvertement leurs actions.
Amira Mohamed, vice-présidente du syndicat des journalistes tunisiens, a déclaré qu’à la suite des élections de 2019 et de l’avènement du gouvernement Hichem Mechichi sous les Frères Musulmans, la profession s’était effondrée.
Elle a ajouté que « le Parlement a été utilisé pour des procès publics de journalistes, pour leur syndicat et pour l’Autorité Suprême Indépendante des Médias Audiovisuels, et la liberté de travail de la presse au Parlement a été bafouée ».
Elle a poursuivi : la coalition de la dignité, Ennahdha et Au cœur de la Tunisie ont tenté de faire passer un projet de modification du décret 116, dans le but de contrôler les médias.
Le Président tunisien Kais Saied a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’avait pas l’intention d’instaurer une dictature ni de porter atteinte aux droits et libertés, mais qu’il s’agissait plutôt de « redresser la situation après s’être assuré qu’il existait un danger imminent pour l’État tunisien ».