Israël se prépare aux pires scénarios en Syrie
Des analystes estiment que le maintien de Bachar al-Assad au pouvoir était le moindre mal pour Benjamin Netanyahou.
L’escalade israélienne contre la Syrie, que ce soit par des frappes sur des cibles militaires syriennes ou par la prise de contrôle de la zone tampon supervisée par l’ONU sur le plateau du Golan, montre que l’État hébreu cherche à éviter le pire après la chute du régime d’al-Assad.
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Yossi Mekelberg, spécialiste du Moyen-Orient à l’Institut Chatham House de Londres, déclare que « le gouvernement israélien agit sur la base des pires scénarios ».
Des analystes soulignent que le maintien de Bachar al-Assad au pouvoir était, pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, le moindre mal, malgré son alliance avec l’Iran – ennemi juré de l’État hébreu – et son soutien au Hezbollah libanais. L’inquiétude majeure était que son renversement conduise au chaos.
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Peu après la chute d’al-Assad dimanche, Israël a mené, en l’espace de 48 heures, des centaines de frappes aériennes et maritimes, affirmant avoir ciblé « la majorité des stocks d’armes stratégiques en Syrie, par crainte qu’ils ne tombent entre les mains de groupes terroristes ».
Israël a occupé la majeure partie du plateau du Golan durant la guerre de juin 1967. Après la guerre d’octobre 1973, une zone tampon démilitarisée a été instaurée sous contrôle de l’ONU, suite à un accord de désengagement des forces en 1974. Israël a annexé la partie occupée du Golan en 1981, une décision non reconnue par la communauté internationale, à l’exception des États-Unis.
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Depuis cet accord, la frontière du Golan est restée calme du côté syrien. Aujourd’hui, les dirigeants israéliens craignent que le chaos s’installe et agissent en conséquence.
Le jour de la chute d’al-Assad, Netanyahou a annoncé que l’accord de 1974 avait été rompu et a ordonné à ses forces de prendre le contrôle de la zone tampon. Les États-Unis, principal soutien d’Israël, ont déclaré que cette prise de contrôle devait être « temporaire », après que l’ONU a accusé Israël de violer l’accord de cessez-le-feu de 1974.
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Depuis, l’armée israélienne a mené des centaines de frappes contre des infrastructures militaires syriennes, ciblant principalement les dépôts d’armes chimiques et les défenses aériennes syriennes, afin de les éloigner des mains des combattants.
L’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Geir Pedersen, a appelé à un arrêt immédiat des frappes israéliennes. Selon Danny Citrinowicz, analyste de l’Institut d’études sur la sécurité nationale de Tel-Aviv, Israël pourrait élargir ses frappes en visant « tout ce qui est stratégique en Syrie, des missiles aux avions, en passant par le centre de recherche scientifique du ministère de la Défense ».
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Israël cherche également à sécuriser une zone exempte d’armes et de menaces terroristes dans le sud de la Syrie sans présence israélienne permanente, a déclaré le ministre de la Défense Yisrael Katz.
À long terme, certains analystes israéliens prévoient que la Syrie se morcellera en groupes ethniques et religieux. Eyal Benko, expert en sécurité, estime qu’Israël pourrait choisir de coopérer avec certains groupes, comme les Kurdes ou les Druzes.
Cependant, toute action militaire ou favoritisme de groupes en Syrie pourrait nuire à de futures relations, avertissent certains experts.
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Le rôle crucial de la Syrie en tant que pont pour l’approvisionnement en armes du Hezbollah pourrait être gravement affecté. Sans une Syrie sous influence iranienne, l’axe de résistance reliant l’Iran, le Hezbollah et les milices irakiennes serait affaibli.
Enfin, si l’Iran, affaibli, se tournait vers le développement d’une bombe nucléaire, Israël pourrait envisager des actions militaires, bien que certains espèrent plutôt des négociations.