Politique

Israël discute avec l’Égypte au sujet du poste-frontière de Rafah… une réouverture prévue à une phase ultérieure


Jeudi, l’unité de coordination des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), rattachée à l’armée israélienne, a annoncé que les préparatifs se poursuivent avec l’Égypte en vue de la réouverture du poste-frontière de Rafah pour la circulation des personnes, tout en précisant que la date d’ouverture sera annoncée ultérieurement.

Israël avait précédemment menacé de maintenir le point de passage fermé et de réduire l’aide humanitaire destinée à la bande de Gaza, accusant le mouvement Hamas de ralentir la restitution des dépouilles des otages tués.

Cette situation met en lumière les défis que rencontre l’application du cessez-le-feu ayant mis fin à une guerre dévastatrice de deux ans et permis la libération de tous les otages encore en vie détenus par le mouvement.

L’unité, chargée de superviser l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, a indiqué que celle-ci continue de parvenir au territoire via le poste-frontière de Kerem Shalom (Karm Abu Salem) reliant Israël à Gaza, ainsi que par d’autres points de passage.

Dans un communiqué cité par Reuters, elle a précisé : « Il convient de souligner que l’aide humanitaire ne transitera pas par le poste-frontière de Rafah. Aucun accord n’a été conclu à ce sujet à quelque étape que ce soit. »

Mercredi, deux sources ont confié à Reuters qu’il était attendu que le point de passage de Rafah soit rouvert ce jeudi pour le passage des civils.

Deux éléments demeurent à mettre en œuvre dans la première phase de l’accord de cessez-le-feu : la remise de toutes les dépouilles des otages et la réouverture du poste-frontière de Rafah avec l’Égypte, ainsi que l’entrée sans restriction et en grandes quantités de l’aide humanitaire à Gaza.

Qui administrera le poste-frontière ?

Hier, la chaîne israélienne Channel 14, proche du Premier ministre Benyamin Netanyahou, a rapporté que « les autorités politiques et sécuritaires israéliennes ont confirmé que la gestion du poste-frontière de Rafah sera assurée par une force palestinienne locale issue de la population de Gaza, approuvée par le système de sécurité israélien ».

Elle a ajouté que « les autorités politiques et sécuritaires en Israël ne considèrent pas cette force comme appartenant à l’Autorité palestinienne, mais elles reconnaissent que les gestionnaires du poste seront des Palestiniens locaux

approuvés sur le plan sécuritaire, de sorte qu’un habitant de Gaza quittant le territoire rencontrera un autre habitant de Gaza au point de passage ».

Cependant, la chaîne a également cité de hauts responsables de l’Autorité palestinienne affirmant qu’« une force de police palestinienne » composée d’agents originaires de Gaza, réputés fidèles à l’Autorité palestinienne et à son président Mahmoud Abbas, prendra en charge la gestion du point de passage.

Un haut responsable palestinien a déclaré à la chaîne : « Cette force est déjà présente à Gaza et prête à entrer en action à tout moment pour remplir sa mission. »

Selon Channel 14, « qu’il s’agisse ou non officiellement d’une unité de la police palestinienne, les responsables politiques et sécuritaires israéliens, en coordination avec les autorités de Ramallah, s’accordent pour dire que les opérateurs actuels du poste-frontière seront des Palestiniens de Gaza, travaillant aux côtés d’une force de l’Union européenne ».

La chaîne a également rapporté qu’« Israël insiste sur le fait que toutes les procédures sont menées sous son contrôle total. Elle garde une autorité complète sur tout ce qui se passe au poste-frontière : même les listes de voyageurs quittant Gaza proviennent de la partie égyptienne, mais doivent être validées par Israël. Aucune porte ne sera ouverte sans approbation israélienne finale et sans vérification de l’identité de chaque individu autorisé à franchir la frontière ».

Si cela se confirme, le dispositif serait similaire à celui appliqué au début de l’année : une force palestinienne locale opérant sous la supervision de l’Union européenne, avec l’accord de l’Autorité palestinienne, mais sans arborer son uniforme officiel.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page