Israël annonce officiellement la mort du chef des brigades al-Qassam, Hamas dément
Israël a choisi d'annoncer la mort de Mohammed Deïf à ce moment précis pour porter un coup psychologique à Hamas et à ses alliés après l'assassinat de Haniyeh, et pour affirmer la capacité du gouvernement Netanyahu à tenir sa promesse de tuer les dirigeants du mouvement palestinien.
L’armée israélienne a confirmé jeudi l’élimination de Mohammed Deïf, chef des Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, lors d’un raid mené le 13 juillet dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, tandis qu’un responsable du mouvement a nié ces informations, affirmant que Deïf est en bonne santé et suit les allégations israéliennes.
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Cette confirmation par Israël intervient après la mort du chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran, un jour plus tôt, bien que le Hamas ait démenti l’annonce israélienne.
Le choix de ce moment pour l’annonce vise à porter un coup psychologique à Hamas et à ses alliés, tout en démontrant la capacité du gouvernement de Benjamin Netanyahu à tenir sa promesse de tuer les dirigeants du mouvement palestinien.
L’armée israélienne a déclaré dans un communiqué en arabe publié sur la plateforme X que « après vérification des renseignements : l’armée de défense et le service de sécurité générale ont éliminé Mohammed Deïf », confirmant que « les avions de guerre ont attaqué avec précision le complexe où il se trouvait. »
L’armée a ajouté que Deïf était « le numéro deux du Hamas et l’un des initiateurs et planificateurs du massacre sanglant du 7 octobre. »
De son côté, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré sur la plateforme X que « l’élimination de Mohammed Deïf est une étape importante vers l’éradication de Hamas en tant qu’organisation militaire et gouvernementale », ajoutant que les résultats de l’opération militaire montrent que « Hamas est une organisation en état de désintégration, et que les terroristes doivent choisir entre se rendre et mourir. »
En réponse à cette affirmation, Mahmoud Mardawi, un responsable du Hamas, a déclaré jeudi que le chef de la branche armée du mouvement, Mohammed Deïf, est en bonne santé et suit les allégations israéliennes concernant son assassinat.
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Ce jour-là, le Hamas a lancé une attaque sans précédent sur Israël, causant la mort de 1195 personnes, principalement des civils, selon un bilan basé sur des chiffres israéliens.
Israël a répliqué en promettant de « détruire » le Hamas, menant depuis une campagne de bombardements dévastateurs sur la bande de Gaza et des attaques terrestres qui ont tué au moins 39480 personnes, principalement des civils, selon les données du ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas.
L’armée israélienne a bombardé un site clôturé dans la zone humanitaire entre Khan Younès et Mawasi, affirmant qu’il était utilisé comme base par les militants du Hamas, tuant plusieurs militants et civils.
Israël a déclaré à l’époque avoir capturé le chef de la brigade de Khan Younès, Rafiq Salama, lors de l’attaque sans préciser le sort de Deïf. Le bureau de Gallant a indiqué qu’il procédait à une « évaluation de la situation opérationnelle » avec les dirigeants sécuritaires après l’attaque, tandis que le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a confirmé la tenue de discussions sécuritaires après l’opération qualifiée de spéciale et basée sur des renseignements précis.
En revanche, Khalil al-Hayya, vice-président du Hamas à Gaza, a nié la mort de Deif, déclarant « nous disons à Netanyahu que Mohammed Deïf t’entend maintenant et se moque de tes propos mensongers. »
Selon les médias israéliens, citant des sources semi-officielles, Deïf a survécu à sept tentatives d’assassinat au fil des ans, et a été blessé lors de quatre d’entre elles, avec des blessures graves dans certains cas, dont il s’est rétabli.
Mohammed Deïf, de son vrai nom Mohammed Diab Ibrahim al-Masri « Abu Khaled », est né en 1965 dans le camp de réfugiés de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, et a obtenu une licence en biologie de l’université islamique de Gaza en 1988.
Deïf est un homme peu loquace et rarement visible, dit-on qu’il a obtenu le surnom de « Deif » (invité) car il ne reste jamais plus d’un jour au même endroit en raison de la traque israélienne, étant souvent « invité » chez les Palestiniens.
Arrêté en 1989, il a passé 16 mois en prison et est depuis des décennies le numéro un sur la liste des personnes recherchées par Israël. Israël a tué sa femme et son fils nourrisson ainsi que sa fille de trois ans lors d’une tentative d’assassinat en 2014, dont il a survécu.