Ismaël Haniyeh réitère son refus d’exclure le Hamas de toute solution pour l’avenir de Gaza
Le chef du bureau politique du Hamas a affirmé que l'insistance d'Israël à poursuivre son opération militaire à Rafah met en péril les négociations de cessez-le-feu, tandis que l'issue reste incertaine
Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, a mis en garde aujourd’hui mercredi contre l’insistance d’Israël à poursuivre son opération militaire à Rafah, dans le sud de Gaza, mettant ainsi les négociations avec Israël sur la libération des prisonniers et l’arrêt de la guerre dans une impasse, renouvelant ainsi son refus d’exclure le mouvement de toute solution concernant l’avenir de la bande de Gaza.
Dans une allocution télévisée à l’occasion du 76e anniversaire de la Nakba palestinienne, Ismaël Haniyeh a déclaré que le Hamas « a réagi de manière positive aux efforts des médiateurs égyptiens et qataris pour parvenir à un accord de cessez-le-feu à Gaza et à un échange de prisonniers avec Israël, mais les modifications apportées par l’occupation au dernier projet ont bloqué les négociations ».
Ismaël Haniyeh a souligné que l’avenir de la bande de Gaza sera déterminé par le Hamas en concertation avec les autres factions palestiniennes, cette déclaration intervenant quelques heures après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ait affirmé que « le lendemain de la guerre ne sera que des paroles vides si le Hamas reste intact ».
Il a déclaré : « Nous sommes d’accord avec nos frères en Égypte sur la nécessité d’un retrait immédiat de l’ennemi du passage de Rafah et de toutes les zones du territoire », soulignant qu’Israël n’a aucun droit d’intervenir dans la gestion du passage.
Ismaël Haniyeh a critiqué la position américaine sur la guerre à Gaza, déclarant que les États-Unis « continuent de favoriser l’ennemi et de lui apporter un soutien politique et une couverture pour la guerre génocidaire qu’il mène contre notre peuple ».
Quant aux scénarios concoctés par Israël et les États-Unis sur ce qu’ils appellent « le lendemain de la guerre à Gaza », Haniyeh a assuré que ce jour « sera conforme aux intérêts de notre peuple palestinien ».
Netanyahu a précédemment affirmé qu’il ne permettrait pas une « Hamastan » ou une « Fatahstan », c’est-à-dire les mouvements du Hamas et du Fatah, dans la bande de Gaza après la fin de la guerre, insistant sur le maintien d’un contrôle sécuritaire sur le territoire palestinien, ignorant le rejet américain et occidental de la réoccupation de Gaza.
Aujourd’hui mercredi, Netanyahu a exhorté le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, à éliminer le Hamas et à le faire « sans excuses », après avoir suggéré que des éléments palestiniens soutenus par des pays arabes prennent le contrôle de la bande de Gaza, faisant référence à l’Autorité palestinienne.
Ces derniers mois, de nombreux pays, en tête desquels les États-Unis, ont demandé à plusieurs reprises à Netanyahu de présenter un plan pour « le lendemain de la guerre à Gaza », tandis que Washington a proposé de renforcer l’Autorité palestinienne pour gérer Gaza, ce à quoi Netanyahu s’oppose.