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Iran : Amnesty International condamne le régime iranien


Amnesty International déclare que le régime iranien a délibérément recours à des moyens meurtriers pour réprimer les manifestations qui ont éclaté à la suite de la mort de Mahsa Amini trois jours après avoir été arrêté par la « Police de la Moralité » à Téhéran, affirmant que sans une action internationale, d’autres personnes pourraient être tuées ou arrêtées.

Dans une déclaration publiée sur son site web, l’organisation a ajouté que « les autorités iraniennes ont mobilisé leur appareil répressif et impitoyable pour réprimer les manifestations dans tout le pays, en vue d’écraser toute contestation de leur autorité ».

L’organisation a ajouté que « sans une action concertée de la communauté internationale, plus puissante que la simple expression d’une condamnation, d’innombrables personnes peuvent être tuées, mutilées, torturées, agressées sexuellement et jetées en prison ».

L’organisation a confirmé qu’elle avait examiné des photos et des vidéos montrant que la plupart des victimes avaient été tuées par les forces de sécurité qui avaient tiré des balles réelles.

Amnesty International indique que le 21 Septembre, elle a obtenu un document confidentiel officiel demandant aux officiers qui dirigent les forces armées dans les provinces de « s’opposer violemment » aux manifestants.

Dans un autre document, daté du 23 du même mois, le commandant des forces armées de la province de Mazandéran, où se sont produits les affrontements les plus violents, a ordonné aux forces de sécurité de « s’opposer à toute manifestation impitoyable de rebelles, voire même de causer la mort » selon l’ONG.

Amnesty International a déclaré qu’elle pouvait confirmer que 52 personnes avaient été tuées dans les manifestations, mais que le bilan serait probablement plus élevé.

L’appel d’Amnesty International se poursuit alors que se poursuit une campagne de répression de plus en plus intense qui a abouti à l’arrestation d’un grand nombre de journalistes, de militants et d’autres personnalités publiques.

Pendant ce temps, l’agence de presse officielle iranienne Irna a rapporté que l’ancien footballeur international iranien Hussein Manahi a été arrêté hier, après avoir exprimé son soutien aux manifestations sur ses comptes de médias sociaux.

L’ONG Article 19 et les médias iraniens à l’étranger ont rapporté que les forces de sécurité iraniennes avaient aussi arrêté le chanteur Shreen Haji Pour, après la diffusion de sa chanson « Baray » (« pour »), qui se compose de tweets sur les manifestations, à l’application d’Instagram et l’ont regardée des millions de fois.

Le Comité pour la protection des journalistes, basé à Washington, a indiqué que 29 journalistes avaient été arrêtés dans le cadre de cette campagne de répression.

Le rapport coïncide avec la démarche de l’Allemagne qui fait tout son possible pour imposer des sanctions de l’UE contre ceux qui « oppriment » les femmes en Iran. Lors d’une allocution prononcée hier devant le Parlement par la Ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, elle déclare que « les autorités iraniennes doivent immédiatement mettre fin à leur traitement brutal des manifestants ».

Mais l’Iran a imposé des restrictions sur Internet qui rendent de plus en plus difficile la publication de photos de manifestations par les manifestants, comme l’ont affirmé les militants de l’opposition en dehors de l’Iran.

Reporters Sans Frontières a déclaré que « depuis le début des manifestations, l’Iran a sévèrement interdit l’accès à Instagram, LinkedIn et Skype, les dernières plateformes occidentales disponibles en Iran ».

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