Iran

Invitation, ou convocation – Raïssi accueille al-Soudani à Téhéran


Le Premier Ministre irakien Mohammed Chia al-Soudani a reçu une invitation du Président iranien Ebrahim Raïssi à se rendre à Téhéran au milieu de plusieurs dossiers en suspens, notamment les répercussions des attaques menées par les forces iraniennes dans la région du Kurdistan contre les positions rebelles kurdes.

Le Bureau de presse de la présidence du Gouvernement a déclaré dans une déclaration transmise par l’Agence de presse officielle iraquienne que « al-Soudani a reçu l’Ambassadeur d’Iran en Iraq, Mohammad Kazem Al Sadiq », ajoutant que « l’Ambassadeur d’Iran a transmis une invitation principale à al-Soudani pour se rendre à Téhéran ».

Au cours de la réunion, les deux parties ont également examiné les relations entre les deux pays et un certain nombre de dossiers communs sur l’économie et les investissements, comme indiqué dans le même communiqué.

Al-Soudani et l’Ambassadeur de l’Iran ont confirmé que « les réunions entre l’Iraq et l’Iran se poursuivraient dans le dossier de sécurité, ce qui préserverait la souveraineté des deux pays, servirait les intérêts de leurs peuples et renforcerait la sécurité et la stabilité de la région ».

Les incidents de sécurité et les mouvements militaires iraniens à la frontière entre les deux pays sont particulièrement délicats, car l’Iran a lancé plusieurs attaques contre des positions appartenant à certains partis kurdes d’opposition en Irak après qu’il l’ait accusée d’avoir alimenté des manifestations à l’intérieur du pays.

L’Iran est le témoin d’une montée de protestations dénonçant l’assassinat d’une jeune Iranienne kurde, Mahsa Amini, malgré une répression sans précédent par les forces Basij, alors que les blindés encerclent les provinces à majorité kurdes près de la frontière irakienne.

La mission diplomatique iranienne auprès de l’Organisation des Nations Unies a déposé une plainte auprès du Conseil de sécurité, accusant les autorités iraquiennes de ne pas prendre les mesures voulues pour honorer un certain nombre d’engagements convenus entre les parties, notamment le désarmement des rebelles et l’expulsion des partis kurdes de la frontière.

Les Gardiens de la révolution iraniens ont lancé des tirs de roquettes et des attaques à l’aide de véhicules piégés contre des positions de l’opposition iranienne kurde établies depuis des décennies au Kurdistan iraquien, province autonome, tandis que la Turquie a lancé une opération militaire contre des positions du PKK et des unités de protection du peuple kurde dans le nord de l’Iraq et en Syrie.

Les observateurs estiment que les dirigeants iraniens exerceront des pressions considérables sur al-Soudani pour qu’il se soumette à ses conditions et à ses prétentions, tandis que le chef du gouvernement irakien répond à la nécessité de défendre la souveraineté nationale.

Bien que le Gouvernement d’al-Soudani soit soutenu par des forces politiques liées à l’Iran sur le modèle du Cadre de coordination, des appels à la protection de la souveraineté nationale contre les ingérences étrangères se sont récemment fait entendre en Irak – ainsi que le gouvernement régional du Kurdistan a exprimé son rejet des attaques.

En retour, les milices pro-iraniennes et les forces politiques ont mis un terme à ces abus bien qu’elles aient condamné dans le passé les attaques similaires de la Turquie contre les militants du PKK dans le nord de l’Irak.

Pour sa part, le gouvernement irakien a annoncé, à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres de la Sécurité nationale qui a eu lieu la semaine dernière, sa décision de « mettre en place un plan pour redéployer les forces frontalières irakiennes afin de maintenir la ligne jaune le long de la frontière avec l’Iran et la Turquie ».

Dans cette déclaration, il était précisé que ce plan serait élaboré « en coordination avec le Gouvernement régional du Kurdistan iraquien et le Ministère des Peshmergas », notant que le chef d’état-major des Peshmergas, le général Issa Azir, avait participé à la réunion.

Le Premier Ministre iranien, Hossein Amir Abdollahian, a confirmé l’engagement de la partie iraquienne de maintenir la sécurité aux frontières, après avoir tenu plusieurs réunions au cours des deux derniers mois à Bagdad et à Téhéran avec des délégations de haut niveau du Gouvernement fédéral à Bagdad et au Gouvernement régional du Kurdistan (KRG).

Le 28 octobre dernier, al-Soudani a officiellement pris ses fonctions de chef du gouvernement irakien et de commandant en chef des forces armées.

Al-Soudani a formé son gouvernement, mandaté par le « Cadre de coordination », dans lequel, après plusieurs manœuvres, ces forces ont, désespérément, poussé Moqtada al-Sadr, président du courant sadriste, à former un « gouvernement de majorité nationale » pour se retirer de la Chambre des représentants (le Parlement) en juin dernier.

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