Politique

Ils ont infiltré le pays depuis le Puntland : l’Éthiopie arrête des dizaines de combattants de Daech


Les autorités éthiopiennes ont arrêté des dizaines de membres du groupe terroriste Daech, qui projetaient de mener des attaques sur l’ensemble du territoire national.

La chaîne publique Fana a rapporté que les combattants arrêtés avaient reçu un entraînement préalable et avaient été déployés pour mener des opérations à travers le pays.

Selon un communiqué de l’Agence nationale de renseignement et de sécurité (NISS), 82 suspects ont été interpellés. Ils appartiennent à la branche somalienne de Daech, active principalement dans la région semi-autonome du Puntland.

Ces dernières années, cette branche est devenue un maillon croissant du réseau mondial de Daech, selon l’agence Reuters.

La NISS affirme suivre de près les stratégies d’infiltration transfrontalière du groupe, ainsi que ses tentatives d’implanter des cellules dormantes en Éthiopie.

Le groupe Daech en Somalie a connu une croissance progressive avec l’afflux de combattants étrangers et l’augmentation de ses sources de financement. Il compte actuellement entre 700 et 1500 membres, mais reste bien moins important que le groupe Al-Shabaab, affilié à Al-Qaïda, qui contrôle de vastes zones du sud et du centre de la Somalie.

Menace croissante

Un rapport publié le mois dernier par l’Institute for the Study of War (ISW), basé aux États-Unis, a mis en garde contre la menace sécuritaire croissante que représente Daech dans le Puntland, malgré les pertes importantes subies lors des récentes offensives militaires.

Ce rapport intervient alors que le Puntland intensifie ses opérations militaires contre les bastions de Daech dans les montagnes d’Al-Miskad, dans la province de Bari, où les forces locales ont repris des positions stratégiques et détruit des dépôts d’armes.

Parallèlement, les autorités sécuritaires ont lancé de vaste campagnes contre l’immigration illégale, notamment à Bosaso, arrêtant des centaines d’individus dans le but d’endiguer l’arrivée de combattants étrangers.

Le rapport avertit que, malgré les avancées militaires, l’absence d’une stratégie de sécurité à long terme pourrait permettre à Daech de se restructurer et de revenir.

Il souligne également les inquiétudes croissantes concernant la contrebande d’armes via la mer Rouge depuis le Yémen, où les Houthis seraient soupçonnés de faciliter le trafic vers Daech à travers des routes maritimes bien connues.

À ce jour, les autorités du Puntland n’ont pas annoncé de plan officiel pour maintenir une présence sécuritaire durable dans la région montagneuse d’Al-Miskad, ce que plusieurs analystes considèrent comme une faille stratégique susceptible d’être exploitée par l’organisation terroriste pour se redéployer.

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