Politique

Il parie sur un « soupir de vie »… Des responsables américains mettent en garde contre le retour de Daech en Syrie


Des responsables américains ont signalé un danger imminent et une augmentation des craintes concernant le « retour et la reconstruction de Daech » en Syrie dans le contexte des développements actuels au Moyen-Orient. Selon un rapport du journal américain « Wall Street Journal » relayé par l’agence « Shafaq », ces responsables ont révélé les détails d’une « campagne secrète » menée « discrètement » pour faire face aux mouvements croissants de Daech.

Les responsables ont révélé que la menace de l’organisation terroriste prend de l’ampleur en raison de l’attention concentrée sur la guerre de Gaza et ses répercussions sur la région, y compris les récentes attaques menées par les milices iraniennes, une observation confirmée par des experts et observateurs pour le site « Al-Hurra ».

Les experts, dont l’Américain Ryan Bohl, le chercheur spécialisé dans les groupes extrémistes Hassan Abu Hanieh, et le chercheur syrien Saad Al-Shar’a, expliquent que Daech mise actuellement sur un « soupir de vie » qui pourrait lui permettre de se reconstruire.

Les combattants de Daech ont intensifié leurs attaques en Syrie et en Irak cette année, ciblant des postes de contrôle de sécurité, faisant exploser des voitures piégées, et planifiant, selon le « Wall Street Journal », de libérer des milliers de leurs camarades emprisonnés, depuis que les « Forces démocratiques syriennes » (FDS) et la coalition occidentale dirigée par Washington ont repris la ville de Baghouz, dernier bastion du groupe en Syrie.

Le journal précise que les avions américains mènent des frappes aériennes et fournissent une surveillance aérienne en direct pour les FDS qui dirigent les opérations au sol contre les cellules soupçonnées d’appartenir à Daech.

Le rapport souligne que la campagne en question « n’a pas reçu une couverture médiatique suffisante », et cite un officier des forces spéciales américaines stationnées en Syrie disant : « Ce que nous voyons, c’est le mouvement des hommes, des armes et des équipements ».

Pendant ce temps, des dirigeants des FDS ont rapporté avoir capturé 233 combattants suspectés d’appartenir à Daech lors de 28 opérations, au cours des sept premiers mois de l’année. La dirigeante Rohelat Afrin a précisé que l’année 2024 « était la pire depuis la défaite de Daech« .

Actuellement, Daech opère en Syrie en groupes dispersés dans la vaste région de la Badiya syrienne, tandis qu’en Irak, il prend la forme de cellules composées de petits nombres mais particulièrement féroces.

Depuis 2019, et malgré le recul de son influence en Syrie, limitée désormais à la Badiya, ses attaques n’ont pas cessé contre les zones contrôlées par les FDS et le régime syrien, ainsi que contre celles sous le contrôle des factions de l’opposition dans le nord-ouest de la Syrie.

Selon le « Wall Street Journal », la tentative de Daech de revenir représente un défi différent de celui qu’il posait à l’apogée de sa puissance, lorsqu’il contrôlait une superficie de 38 000 kilomètres carrés en Syrie et en Irak.

Le rôle que jouera la coalition internationale sous la direction américaine dans la région au cours des mois et des années à venir « est devenu complexe », en raison de l’incertitude entourant les négociations diplomatiques liées à la guerre de Gaza et aux prochaines élections américaines, selon le rapport du journal.

Le journal rapporte les propos du porte-parole des « Forces de sécurité intérieure » (Asayish) de l' »Administration autonome », le général Ali Hassan, qui a déclaré que si les forces américaines se retiraient, « nous verrions un chaos sans précédent. Tout retrait entraînerait immédiatement l’activation des cellules dormantes ».

Ce n’est pas la première fois cette année que des responsables américains et des responsables des FDS expriment leurs préoccupations renouvelées concernant les activités de Daech en Syrie.

En avril dernier, le Commandement central américain (CENTCOM) a déclaré que le nombre de combattants de l’organisation terroriste avait atteint environ 2 500 en Syrie et en Irak, soit plus du double des estimations précédentes publiées en janvier 2024.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page