Moyen-Orient

Hamas ouvre la porte à une sortie du pouvoir : manœuvre ou reddition ?


Lorsque les options se réduisent, il devient inévitable de revoir ses calculs — c’est le cas pour le Hamas, après plus d’un an et demi d’une guerre qui a épuisé Gaza et tous les acteurs impliqués.

La question « Le Hamas va-t-il renoncer au pouvoir ? » n’est plus hypothétique : elle est désormais mise sur la table comme une carte de négociation, à condition que les réponses englobent un cessez-le-feu global et des garanties politiques concrètes.

C’est ce qu’a révélé un haut responsable du Hamas lors d’un entretien accordé à la chaîne britannique Sky News.

Les conditions du Hamas

Dans cette interview consultée par Al-Ain Al-Ikhbariya sur le site de la chaîne britannique, Bassem Naim, membre du bureau politique du Hamas, a indiqué que le mouvement mène actuellement des contacts directs avec l’administration américaine, en plus des médiations en cours, dans le cadre d’un effort visant à parvenir à un accord global pour mettre fin à la guerre en cours à Gaza.

Selon lui, la vision transmise par le Hamas aux Américains et aux médiateurs inclut les éléments suivants :

Un échange de prisonniers

Le retrait total des forces israéliennes de la bande de Gaza, l’entrée d’aides humanitaires dans l’enclave, le lancement d’un vaste processus de reconstruction, sans déplacement forcé des habitants.

Un « désengagement » du pouvoir

Bassem Naim a également abordé la possibilité pour le Hamas de se retirer du pouvoir, qu’il exerce sur les institutions palestiniennes depuis 2007 après en avoir pris le contrôle par la force.

Il a déclaré à ce propos : « Nous avons informé les Américains que nous étions prêts, une fois encore, à remettre immédiatement le gouvernement si nous parvenons à mettre fin à cette guerre. »

Le responsable a ajouté que le Hamas avait « accepté » l’initiative de paix égyptienne, laquelle prévoit la création d’un organisme palestinien indépendant chargé de la gestion de la bande de Gaza.

Cependant, Bassem Naim a tenu à souligner que « la résistance restera légitime tant que l’occupation persiste ».

Le rôle américain

Concernant le rôle des États-Unis, le dirigeant du Hamas s’est dit optimiste quant à la capacité du président Donald Trump à provoquer une percée diplomatique.

« Nous pensons que le président Trump a la volonté et la capacité d’aboutir à la paix s’il exerce une véritable pression sur Israël. Nous sommes prêts à coopérer avec lui pour atteindre cet objectif », a-t-il affirmé.

Une réponse différente de la Maison Blanche

Mais la réaction de la Maison Blanche n’a pas été à la hauteur du ton conciliant du responsable du Hamas.

En réponse à l’interview, James Hewitt, porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, a déclaré à Sky News que le Hamas « n’a pas montré de véritable volonté de paix » et que le président Trump « a été clair sur le fait que le Hamas devait déposer les armes ».

Il a ajouté : « Le Hamas continue de détenir injustement des otages, y compris les dépouilles de citoyens américains, dans les prisons de Gaza — ils pourraient être libérés facilement — et rien dans le comportement du Hamas ne laisse penser qu’il mettra fin à ses attaques contre les civils. »

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