Moyen-Orient

Gaza sous le feu, la famine et l’inconnu… Une catastrophe émerge des cendres


Des gémissements émanent des débris laissés par des frappes israéliennes sur des zones déjà en proie à la famine, dans un contexte où les perspectives d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza sont bloquées.

Dans ce contexte, le monde a fait face à un cauchemar répété hier soir, avec des morts et des blessés lors de bombardements israéliens sur deux écoles d’hébergement gérées par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) dans le camp de réfugiés de Shati et le quartier de Daraj à Gaza.

Des scènes difficiles de récupération des corps et des blessés ont rappelé des bombardements israéliens similaires des mois précédents, qui avaient également touché une école, créant une catastrophe humanitaire qui avait suscité une grande indignation mondiale.

L’armée israélienne a reconnu sa responsabilité dans les raids sur le camp de Shati, prétendant qu’elle avait bombardé des bâtiments utilisés par le Hamas.

En général, des rapports de presse indiquent que 15 Palestiniens ont été tués dans trois raids menés par les forces israéliennes la nuit dernière dans différentes zones de Gaza, tandis que d’autres sont toujours sous les décombres.

Une enquête menée par l’Agence France-Presse (AFP) avec plusieurs médias internationaux et publiée ce mardi a suggéré qu’un tir de char israélien avait touché le bureau de l’AFP à Gaza, causant des dégâts considérables le 2 novembre 2023.

L’armée israélienne avait nié en novembre avoir ciblé le bâtiment abritant le bureau de l’AFP à Gaza et a réitéré cette position en juin, indiquant qu’une enquête interne était en cours.

En revanche, le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, a déclaré que son pays se rapprochait d’un point décisif en ce qui concerne l’affaiblissement des capacités de la brigade de Rafah du Hamas.

Halevi a estimé lors d’une évaluation de la situation à Rafah avec le commandement sud que l’armée, en contrôlant l’axe Philadelphie, avait coupé le cordon vital du Hamas.

Les attaques israéliennes se multiplient alors que la souffrance humanitaire atteint des niveaux sans précédent à Gaza, et que les négociations pour un cessez-le-feu sont au point mort, malgré l’annonce par le président américain Joe Biden d’une initiative en trois étapes.

Catastrophe humanitaire

Sur le plan humanitaire, les institutions des Nations Unies ont mis en garde contre une aggravation sévère de la famine dans le secteur en général et dans les gouvernorats de Gaza et du nord en particulier, en raison de l’arrêt de l’entrée de l’aide, de la nourriture et des médicaments dans le secteur assiégé.

Les Nations Unies affirment que le spectre de la famine « grandit jour après jour », avertissant que le nombre de décès dus à la faim pourrait augmenter, en particulier parmi les enfants qui sont directement menacés par la malnutrition.

Il y a deux jours, le ministère de la Santé de Gaza a annoncé avoir détecté des cas d’intoxication alimentaire parmi les déplacés de Beit Lahia, dans le nord du secteur, après qu’ils aient consommé des aliments périmés.

L’UNICEF, citant ses partenaires opérant sur le terrain, rapporte qu’un enfant sur trois dans le nord de Gaza souffre de malnutrition « aiguë ou de dénutrition ».

Il y a environ deux semaines, le secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, a prédit que la moitié de la population de Gaza ferait face à la mort et à la famine d’ici la mi-juillet, à moins que l’accès à l’aide ne soit autorisé.

Selon les chiffres de l’ONU, en mai, une moyenne de 97 camions d’aide sont entrés quotidiennement à Gaza, soit une diminution de 42 % par rapport à avril.

Au cours des deux premières semaines de ce mois, le nombre de camions est encore tombé à 89, plaçant les habitants de Gaza au cœur d’une catastrophe humanitaire.

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