Moyen-Orient

Gaza… l’endroit le plus affamé de la planète 


Ce n’est plus les bombardements qui effraient le plus les habitants de Gaza, mais la faim — cet ennemi silencieux, plus meurtrier encore, qui ronge leurs entrailles avant de leur ôter la vie.

Ce vendredi, le porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré que « Gaza est actuellement l’endroit le plus affamé au monde », précisant que « 100 % de la population est exposée au risque de famine ».

Lors d’un point presse régulier à Genève, Jens Laerke a souligné :« C’est la seule zone géographique spécifique — qu’il s’agisse d’un pays ou d’un territoire — où l’ensemble de la population est menacée par la famine. »

Il a ajouté : « 100 % des habitants sont exposés à ce risque. »

Il a également indiqué que seulement 600 camions d’aide humanitaire sur les 900 autorisés à accéder aux frontières israéliennes avec Gaza ont pu y parvenir, avant de faire face à des obstacles bureaucratiques et sécuritaires majeurs rendant l’acheminement sécurisé de l’aide dans la bande de Gaza presque impossible.

« Ce que nous avons pu faire entrer, c’est de la farine. Ce n’est pas un aliment prêt à consommer, n’est-ce pas ? Il faut la cuisiner… Toute la population est exposée au risque de famine », a-t-il insisté.

De son côté, Tommaso Della Longa, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a affirmé que la moitié des structures médicales de Gaza ont cessé de fonctionner, faute de carburant ou de matériel.

Appel à une offensive totale

Ce même jour, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a appelé à utiliser « toute la force » contre Gaza, au lendemain du rejet par le Hamas de la dernière proposition de trêve soutenue par les États-Unis.

Jusqu’ici, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas, entamées il y a plus de 19 mois, n’ont abouti à aucun résultat concret.

Sur Telegram, Ben Gvir s’est adressé au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou : « Le Hamas a rejeté, une fois de plus, une proposition d’accord. Il n’y a donc plus d’excuses. »

Et de poursuivre : « L’hésitation, la confusion et la faiblesse doivent cesser. Nous avons raté trop d’opportunités. Il est temps d’agir avec toute notre force, sans hésitation, pour détruire et éliminer le Hamas jusqu’au dernier. »

La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré jeudi que le président Donald Trump et l’émissaire américain Steve Witkoff avaient transmis au Hamas une proposition de cessez-le-feu à laquelle Israël avait déjà donné son accord.

« Israël avait signé cette proposition avant qu’elle ne soit envoyée au Hamas », a-t-elle précisé.

Cependant, Israël n’a pas officiellement confirmé son approbation de cette dernière offre.

Des sources au sein du Hamas ont affirmé la semaine dernière avoir accepté une proposition américaine de trêve, mais ont précisé hier que la nouvelle proposition était différente et davantage axée sur les demandes israéliennes.

D’après deux sources palestiniennes impliquées dans les pourparlers, la nouvelle offre prévoit une trêve de 60 jours, prolongeable à 70 jours, ainsi qu’un échange d’otages : libération de cinq otages vivants et de neuf dépouilles par le Hamas la première semaine, en échange de la libération de prisonniers palestiniens par Israël. Une deuxième phase d’échange aurait lieu la semaine suivante avec le même nombre d’otages vivants et décédés.

Quant à l’offre initialement acceptée par le Hamas, elle prévoyait, selon une source palestinienne, une trêve de 70 jours contre la libération de dix otages en deux temps — cinq la première semaine, cinq avant la fin de la trêve — avec des négociations parallèles pour un cessez-le-feu permanent garanti par les États-Unis.

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