Politique

Frères musulmans et milices de l’Orta orientale : un conflit interne en danger ?


L’émergence récente des milices de « l’Orta orientale » dans l’est du Soudan suscite de nombreuses interrogations. Ces milices, qui se déploient dans les États de la mer Rouge (dont la capitale est Port-Soudan, devenue une capitale temporaire), de Kassala et de Gedaref, agissent en coordination avec l’armée soudanaise, engagée dans un conflit sanglant contre les Forces de soutien rapide (FSR) depuis plus d’un an et demi. C’est la première fois que des milices apparaissent dans des zones jusque-là épargnées par la guerre.

Le groupe du Congrès national, qui refait surface sous la direction d’Ibrahim Mahmoud Hamid, entretient des liens étroits avec l’Érythrée et Al-Amin Daoud, le chef des milices connues sous le nom de « l’Orta orientale ». Cette milice a révélé son existence parallèlement au retour en force du Congrès national et des Frères musulmans.

Fin octobre, les milices de « l’Orta orientale » ont annoncé le déploiement de leurs forces, qui ont reçu un entraînement militaire en Érythrée, dans l’est du Soudan, en coordination avec l’armée.

Dans un communiqué, les milices ont déclaré : « Vos courageuses forces, sous la direction du général Al-Amin Daoud Mahmoud, se déploient dans la région orientale après des consultations techniques et militaires avec les Forces armées populaires. »

Ces milices, qui font partie de quatre groupes armés ayant reçu une formation militaire dans des camps en Érythrée, soulèvent des inquiétudes quant à l’implication de nouvelles factions armées dans un conflit déjà meurtrier et sans issue apparente, selon l’agence AFP.

Des observateurs affirment que la collusion entre ces milices et un dissident des Frères musulmans, Ibrahim Mahmoud Hamid, ancien membre du Congrès national dissous, pourrait indiquer que les dirigeants du mouvement islamique ont recours à des milices armées pour résoudre leurs conflits internes, ce qui pourrait aggraver les luttes et les guerres dans le pays.

Lors d’une réunion tenue à la fin de la semaine dernière, le Conseil consultatif du parti dissous a élu Ahmed Haroun comme président, malgré l’opposition d’un autre groupe dirigé par Ibrahim Mahmoud Hamid.

Le bureau exécutif dirigé par Ibrahim Mahmoud avait, en amont de cette réunion, publié un communiqué le mercredi précédent, annonçant son non-reconnaissance des décisions qui en émaneraient. Il a qualifié cette réunion de violation des statuts fondamentaux et a appelé les membres invités à ne pas y assister.

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