France et Sénégal : un partenariat équilibré au-delà de l’héritage colonial

Un nouveau tournant dans les relations entre Paris et Dakar a été confirmé mercredi par le président français Emmanuel Macron et son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye.

Ce tournant s’est manifesté à travers une « volonté commune » de renforcer le partenariat bilatéral entre les deux pays, lors de leur rencontre à l’Élysée, qualifiée « d’excellente » par Emmanuel Macron.

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La rencontre ne s’est pas limitée aux dossiers de coopération économique et sécuritaire, mais a également abordé des pages douloureuses de l’histoire partagée, notamment le massacre de Thiaroye, perpétré par la puissance coloniale française en 1944, dont les séquelles demeurent vives dans la mémoire sénégalaise.

Emmanuel Macron a déclaré sur la plateforme X que l’objectif est de « renouveler le partenariat et rapprocher nos pays », tandis que Bassirou Diomaye Faye a insisté sur le fait que la réunion a offert l’occasion de réaffirmer leur volonté commune de renforcer la coopération dans les domaines de l’investissement, du commerce, de la défense et de la sécurité.

Les deux chefs d’État ont également discuté des dossiers internationaux et des préparatifs du sommet Afrique–France prévu en 2026.

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La question historique était largement présente : le Sénégal a maintes fois réclamé la divulgation complète des archives relatives au massacre de Thiaroye, qui fit officiellement 35 morts selon les estimations françaises, mais jusqu’à 400 victimes selon certains historiens.

Emmanuel Macron avait reconnu officiellement, en novembre 2024, la responsabilité de la France dans cette tragédie, un geste alors qualifié de « percée symbolique » dans les relations bilatérales.

Cette rencontre survient alors que le Sénégal cherche à redéfinir ses relations avec les grandes puissances sur des bases plus « équilibrées », après le retrait des troupes françaises de son territoire en juillet dernier, dans le cadre d’une série de départs touchant également le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

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Bien que la France ait longtemps été le partenaire occidental le plus proche du Sénégal depuis son indépendance en 1960, la nouvelle direction à Dakar met désormais en avant le principe « d’égalité de traitement » avec l’ensemble de ses partenaires internationaux.

Parallèlement, le Sénégal entend capitaliser sur son rôle grandissant en tant que producteur de pétrole et de gaz depuis 2024, ce qui s’est illustré par l’appel du président Bassirou Diomaye Faye aux investisseurs américains, lors de sa rencontre avec le président Donald Trump à Washington, à saisir les opportunités dans le secteur énergétique.

La rencontre à l’Élysée reflète ainsi l’entrelacement des intérêts économiques avec les défis historiques et sécuritaires, à un moment où les deux pays testent la capacité de leur partenariat à s’adapter à une Afrique en pleine mutation, marquée par des changements rapides et des transformations profondes dans les rapports de force.

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