« Faille » dans les négociations de cessez-le-feu à Gaza… La condition du Hamas heurte un mur israélien
Alors que les discussions sur un possible accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza sont intensifiées, les pourparlers pour parvenir à un accord de cessation des hostilités se heurtent aux exigences contradictoires des deux parties.
Le site américain Axios a rapporté les propos de responsables israéliens selon lesquels la demande du Hamas pour des « engagements écrits » des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar constitue une faille majeure qui empêche les médiateurs de se rendre à la table des négociations et de commencer à discuter des détails d’un accord de cessez-le-feu et de la libération des otages à Gaza.
Selon le site américain, les responsables israéliens et américains sont de plus en plus optimistes quant à la possibilité que les récentes discussions avec les dirigeants du Hamas aboutissent à un accord de libération des otages détenus à Gaza et à l’établissement d’un « calme durable » dans la région.
En réponse à la dernière proposition israélienne concernant un échange de prisonniers et un cessez-le-feu, le Hamas a demandé aux États-Unis, à l’Égypte et au Qatar de s’engager à poursuivre les négociations sur la deuxième phase de l’accord sans délai spécifique, alors que la première phase de l’accord est toujours en cours.
Compromis ?
La Maison Blanche et la CIA américaine cherchent un compromis pour combler le fossé entre Israël et le Hamas sur cette question.
Des responsables américains ont déclaré qu’une équipe américaine était arrivée à Doha vendredi pour participer aux pourparlers, mais il n’est pas prévu pour l’instant que le directeur de la CIA, Bill Burns, se rende dans la région.
Axios a rapporté que de hauts responsables israéliens ont déclaré que le chef du Mossad, David Barnea, s’était rendu à Doha vendredi et avait rencontré le Premier ministre qatari.
Les responsables ont déclaré que Barnea devait transmettre un message aux médiateurs de l’accord selon lequel Israël n’accepte pas la demande du Hamas d’engagement écrit concernant les négociations sur la deuxième phase de l’accord.
Un communiqué du bureau du Premier ministre israélien après la réunion a indiqué que les négociateurs israéliens se rendraient à Doha la semaine prochaine pour poursuivre les pourparlers, ajoutant : « Il reste des écarts entre les parties ».
De hauts responsables israéliens ont déclaré que l’écart restant entre les parties se concentre sur l’article 14 de la proposition israélienne, concernant la durée des négociations que le Hamas et Israël devraient entamer pendant la première phase de l’accord, afin de convenir des termes de la deuxième phase de l’accord.
Selon le texte original de l’article 14, les États-Unis, le Qatar et l’Égypte « feront tout leur possible » pour garantir que ces négociations aboutissent à un accord et que le cessez-le-feu se poursuive tant que les négociations se poursuivent.
En réponse à la proposition israélienne mercredi, le Hamas a demandé la suppression de l’expression « feront tout leur possible » et son remplacement par le mot « garantissent ».
Des responsables américains ont déclaré à Axios que l’administration Biden avait proposé un compromis en proposant d’utiliser le mot « s’engage », que l’administration considère comme moins contraignant que « garantissent », mais plus engageant que « feront tout leur possible ».
Quelle est la position de Tel-Aviv ?
Des responsables israéliens ont affirmé que si l’accord garantit l’engagement écrit exigé par le Hamas, le mouvement pourrait prolonger les négociations sur la deuxième phase de l’accord indéfiniment.
Le cessez-le-feu pourrait être prolongé de 42 jours, dans le cadre de la première phase de l’accord, sans que le Hamas ne libère les soldats et hommes âgés de moins de 50 ans qu’il détient, comme indiqué dans la deuxième phase de l’accord proposé.
De hauts responsables israéliens ont déclaré que dans un tel scénario, il serait « extrêmement difficile » pour Israël de reprendre les combats sans que cela soit considéré comme une violation de l’accord.
Les responsables ont affirmé que si Israël est trouvé en violation de l’accord, le Conseil de sécurité des Nations unies pourrait décider d’imposer un cessez-le-feu sans la libération de tous les otages.
D’autre part, le responsable du Hamas, Osama Hamdan, a déclaré à l’agence de presse France Presse vendredi que le mouvement attendait de connaître la position israélienne sur sa réponse « samedi », notant que la réponse du Hamas à la proposition israélienne comprenait « quelques idées… pour surmonter les lacunes ».
Sondez le pouls
Selon le responsable du Hamas, « si la réponse d’Israël est positive, il ne faudra pas longtemps pour parvenir à un accord détaillé ».
La dernière faille restante concernant l’article 14 a été au cœur d’une réunion convoquée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu jeudi soir avant la visite du directeur du Mossad à Doha, selon de hauts responsables israéliens.
Un haut responsable israélien a déclaré que la réunion avait décidé que Barnea devait aborder cette question principalement et transmettre un message au Premier ministre qatari Mohammed bin Abdul Rahman Al Thani, selon lequel Israël ne tolère pas les modifications que le Hamas cherche à apporter à l’article 14.
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Cependant, Barnea a expliqué au Premier ministre qatari qu’Israël pense que cette question peut et doit être résolue pour faire avancer les négociations détaillées sur la mise en œuvre de l’accord.
Vendredi, la secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a déclaré aux journalistes que le président Biden était optimiste quant à la possibilité d’un accord, mais a souligné qu’il restait beaucoup de travail à faire, ajoutant : « Il est temps de mettre fin à la guerre ».