Facture du terrorisme et spectre de la rébellion… Le Burkina Faso sur une plaque chauffante
Personne ne sait encore ce qui s’est passé il y a quelques jours devant le siège de la présidence burkinabé, ni la raison pour laquelle le chef d’état-major de l’armée a appelé ses soldats à se préparer à une « attaque ».
Mais ce qui est certain, c’est que ce pays africain est sur un terrain mouvant en raison de la recrudescence des opérations terroristes, notamment après une attaque contre la ville de Mansila, à la frontière du Niger, qui semble avoir causé de lourdes pertes parmi les soldats.
Une « incapacité » militaire, selon les observateurs, tandis que d’autres affirment que le palais désormais occupé par un général élabore une stratégie inefficace pour contrer les terroristes, menaçant ainsi de provoquer une mutinerie dans les casernes, voire une tentative de coup d’État.
Traoré apparaît enfin
Le président burkinabé, Ibrahim Traoré, a suscité la controverse en ne faisant aucune apparition depuis mercredi dernier, sans commenter les explosions qui ont secoué la place du siège de la télévision nationale à Ouagadougou, causant des blessés et des dégâts matériels, selon des sources.
De plus, le communiqué du chef d’état-major de l’armée, publié le lendemain, soit jeudi, ordonnant aux soldats de se préparer à une attaque à tout moment, a alimenté de nombreuses spéculations.
Entre-temps, le silence officiel persiste autour de la réalité de ce qui s’est passé, laissant libre cours aux spéculations et scénarios, certains allant jusqu’à parler d’une tentative de coup d’État avortée.
Des rapports médiatiques locaux ont mis en lumière l’absence notable du président, ce qui a apparemment incité les autorités à répondre, bien que de manière indirecte, à ces interrogations. Traoré est apparu hier vendredi, dans le journal télévisé principal sur la télévision nationale.
Lors de l’ouverture du journal de 13 heures, il a été annoncé que « le président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a donné son sang ce matin au palais de Koulouba. Avec l’arrivée de la saison des pluies et la période du paludisme, le président a saisi cette opportunité ».
Dans les séquences diffusées par la télévision, Traoré est apparu entouré de plusieurs gardes et d’infirmières s’appuyant sur son bras pour lui prélever son sang.
Traoré a déclaré lors de son don de sang : « La question que nous devons nous poser est la suivante : ne ressentez-vous pas de la fierté en sachant que votre sang sauvera la vie de quelqu’un ? ».
Il a ajouté : « C’est ce qui doit inciter chaque Burkinabé à donner son sang. Nous devons tout faire pour que nous puissions donner notre sang afin de sauver les enfants et les femmes enceintes, qui sont actuellement les plus vulnérables ».
Campagne militaire
Le reportage s’arrête à la fin des déclarations du président et passe directement à un sujet complètement différent sans mentionner les explosions de mercredi ni le chef d’état-major qui a ordonné aux soldats de se préparer à une attaque possible.
Peu de temps après, le journal gouvernemental « Sidwaya » a publié d’autres photos du président, cette fois en compagnie de l’activiste Kemi Seba au palais présidentiel, ce qui semble être une campagne de communication.
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Parallèlement, les médias locaux ont évoqué une vaste opération militaire que l’armée burkinabé se prépare à lancer dans la région du Sahel, à la suite d’une attaque terroriste ayant causé la mort de nombreux soldats.
Spectre de la rébellion ?
Plusieurs sources sécuritaires ont rapporté à Radio France Internationale des mouvements de colère dans des casernes au Burkina Faso, après l’attaque contre la ville de Mansila, à la frontière du Niger.
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Bien qu’il n’y ait pas d’évaluation officielle des pertes, selon des sources de Radio France Internationale, plus de cent soldats sont toujours portés disparus.
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Pendant ce temps, les questions persistent sur la réalité de ce qui s’est passé et se passe dans un pays assiégé par les attaques terroristes et les défis internes.