Étude : Apprendre de nouvelles langues affecte négativement la « mémoire linguistique »
Une récente étude menée aux Pays-Bas a révélé un nouvel aspect de l’apprentissage des langues : acquérir de nouveaux mots dans une langue étrangère peut entraver le rappel des mots des autres langues étrangères précédemment apprises. L’étude, publiée par le site psypost, a abordé le phénomène de l’inhibition rétroactive et a mis en lumière son impact sur la mémoire linguistique.
Dirigée par l’auteure de l’étude, Ann Meeuws, et son équipe, l’étude s’est concentrée sur des locuteurs natifs néerlandais qui ont appris les traductions espagnoles de mots anglais qu’ils connaissaient déjà. Les résultats ont indiqué que ce processus a rendu plus difficile le rappel des mots anglais par la suite, ce qui indique la présence d’une inhibition rétroactive dans l’apprentissage des langues.
L’inhibition rétroactive se produit lorsque les nouvelles informations acquises perturbent le processus d’unification des connaissances déjà acquises. Cette interférence résulte de la capacité limitée du cerveau à traiter et stocker des informations, ce qui entraîne une compétition entre différents ensembles de connaissances pour les ressources cognitives.
L’étude comprenait deux expériences impliquant des locuteurs néerlandais maîtrisant l’anglais mais n’ayant pas de connaissance préalable de l’espagnol. Dans la première expérience, les participants ont passé un test de vocabulaire pour confirmer leur familiarité avec certains mots anglais, puis ont appris les traductions espagnoles de certains de ces mots, ce qui a potentiellement interféré avec leur rappel des mots anglais. Les évaluations ultérieures ont révélé que les participants se souvenaient plus rapidement des mots anglais qu’ils n’avaient pas appris à traduire en espagnol.
Une deuxième expérience a confirmé ces résultats avec des observations supplémentaires, en divisant les participants en groupes en fonction du moment où ils ont passé un test de vocabulaire anglais après avoir appris des mots espagnols, permettant aux chercheurs d’analyser l’effet de l’unification des connaissances de nuit. Les résultats ont montré des effets d’interférence qui affectent la précision et la vitesse de rappel des mots anglais, avec ceux qui avaient un jour supplémentaire pour renforcer leur apprentissage de l’espagnol présentant des différences claires dans la précision de rappel et la vitesse de réponse.
Les conclusions de l’étude indiquent que les individus polyglottes peuvent rencontrer des obstacles pour accéder aux langues étrangères précédemment apprises, surtout pendant les premières étapes de l’apprentissage d’une nouvelle langue. Ces effets, selon les auteurs de l’étude, se manifestent immédiatement et ne dépendent pas seulement du moment de l’intégration des nouveaux mots linguistiques récemment acquis.
Cependant, en mettant en lumière le rôle de l’inhibition rétroactive dans l’apprentissage des langues, il est important de noter que l’étude s’est concentrée sur un ensemble limité de mots appris pour la première fois dans un laps de temps proche du processus d’acquisition linguistique. Par conséquent, les effets à long terme de l’apprentissage de nouvelles langues peuvent varier et nécessitent davantage d’investigations.
