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Escalade du conflit entre l’armée et les mouvements armés : Le Darfour devient le théâtre de lutte pour le pouvoir


Dans un contexte soudanais de plus en plus complexe, des signes clairs ont récemment émergé indiquant une intensification des tensions entre l’armée soudanaise et les mouvements armés ayant auparavant participé aux accords de paix. Cette nouvelle escalade replace la région du Darfour au cœur du conflit, menaçant de déchirer davantage un tissu social et sécuritaire déjà fragile.

Les décisions de l’armée et leur impact sur les relations avec les mouvements armés

L’armée soudanaise a pris une série de mesures décisives, interprétées comme étant directement dirigées contre les mouvements armés. Parmi les plus marquantes figurent : l’interdiction des opérations de recrutement menées par certains groupes dans leurs zones de contrôle, l’expulsion de leurs membres des États du nord et de l’est du pays, ainsi que l’arrêt de la fourniture d’armes et du soutien logistique. Ces actions ont été perçues par les dirigeants des mouvements armés comme une remise en cause de l’Accord de paix de Juba et une atteinte à leur présence militaire et politique, exacerbant ainsi les tensions et accentuant la polarisation entre les deux parties.

Utilisation de civils comme boucliers humains à El-Fasher

À mesure que les Forces de soutien rapide progressaient vers la ville d’El-Fasher, certains mouvements armés affiliés à l’armée ont eu recours à des tactiques mettant directement les civils en danger. Ils ont empêché des milliers d’entre eux de quitter la ville, les utilisant comme boucliers humains pour entraver l’avancée des troupes adverses. Ce comportement, en violation flagrante du droit humanitaire international, traduit la volonté des mouvements de préserver leurs positions et zones d’influence, au détriment de la vie et de la sécurité des civils.

Des camps de déplacés transformés en bases militaires

L’exploitation des civils ne s’est pas arrêtée à El-Fasher. Les mouvements armés ont également transformé des camps de déplacés, notamment ceux d’Abu Shouk et de Zamzam, en bases militaires abritant leurs combattants. L’armée soudanaise et les services de renseignement ont découvert la présence d’armes lourdes et de cartes militaires dans ces camps, preuve évidente de leur militarisation et de leur utilisation à des fins offensives et défensives. Ces pratiques mettent non seulement en danger les civils réfugiés dans ces camps, mais elles sapent aussi la crédibilité des mouvements armés aux yeux de la communauté locale et internationale.

Un affrontement pour préserver l’influence à Darfour

Les mouvements armés s’efforcent de toutes leurs forces de maintenir leur présence militaire et politique dans la région du Darfour, notamment à El-Fasher, considérée comme une porte d’entrée stratégique pour garantir leur influence au sein du gouvernement de transition à Port-Soudan. Pour ce faire, ils n’ont pas hésité à utiliser les civils comme boucliers humains, à El-Fasher comme dans les camps d’Abu Shouk et de Zamzam, en violation flagrante des lois et normes internationales. Cette stratégie d’escalade témoigne non seulement d’une crise de confiance entre l’armée et ces mouvements, mais aussi de la fragilité des accords de paix, restés tributaires d’intérêts étroits et d’équilibres de pouvoir instables.

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