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Escalade des attaques aériennes au Soudan : Protestations contre le bombardement des civils et appels à protéger les innocents


La ville de Nyala, dans l’État du Darfour-Sud, a été le théâtre d’une marche massive des citoyens protestant contre les frappes aériennes ciblant les civils et les installations civiles. Cet événement survient deux jours après que l’aviation militaire ait bombardé un centre d’accueil pour déplacés situé dans une école de la ville d’Al-Fasher, causant des victimes et des blessés.

Cet incident fait partie de l’intensification des attaques aériennes visant les civils dans plusieurs régions du Soudan. À Nyala, les frappes ont entraîné la mort et des blessures pour des dizaines de civils, en grande majorité des femmes et des enfants, après que l’aviation militaire ait ciblé une école accueillant plus de mille déplacés. L’attaque a duré plus d’une heure, avec des barils explosifs largués sur la cour de l’école, aggravant les pertes humaines et matérielles dans la région.

Ce bombardement s’inscrit dans une série d’attaques aériennes menées par l’armée soudanaise ces derniers mois. L’organisation Asleed a estimé à environ 703 le nombre d’attaques aériennes en 2024. Elle a souligné que les menaces aériennes, telles que les frappes par avions militaires et drones, sont devenues une caractéristique marquante de ce conflit.

À la suite de cette attaque, une colère généralisée a éclaté dans la ville. Des témoins oculaires ont décrit l’horreur de l’attaque, avec des fragments de victimes éparpillés, tandis que les équipes médicales peinent à traiter les blessés en raison d’un manque de personnel et d’équipements médicaux.

Des partis politiques et des organisations de défense des droits humains ont condamné l’attaque, la qualifiant de crime de guerre. Ils ont demandé l’imposition d’une interdiction de survol et des mesures urgentes pour protéger les civils. Le parti Al-Oumma a déclaré que les pertes humaines importantes causées par ces frappes justifient l’interdiction des vols dans les zones résidentielles.

Depuis octobre dernier, les attaques aériennes ont causé la mort de plus de deux mille personnes dans les régions du Darfour, de Khartoum et d’Al-Jazirah, au centre du Soudan, selon des estimations d’organisations de défense des droits humains, notamment l’Observatoire central des droits humains. Ce dernier a ajouté que les bombardements aveugles menés par l’aviation militaire constituent une grave violation du droit international humanitaire et des droits humains.

Entre-temps, l’Union africaine et l’organisation IGAD ont exhorté, depuis Addis-Abeba, les parties au conflit au Soudan à cesser immédiatement et sans conditions la guerre, afin de permettre un dialogue et la reprise des institutions constitutionnelles. Cet appel a été lancé lors de la session inaugurale d’un dialogue inter-soudanais, boycotté par certaines forces qui ont dénoncé un manque de transparence.

Par ailleurs, des sources indiquent que des négociations, menées sous l’égide des Nations Unies entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide en Suisse, portent sur l’aide humanitaire et la protection des civils. Ces efforts interviennent dans le contexte d’un conflit sanglant ayant entraîné le déplacement de millions de Soudanais, des milliers de morts et une famine grandissante à cause de la guerre continue entre l’armée et les Forces de soutien rapide.

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