Entre l’armée et les Frères musulmans… Pourquoi les efforts de paix échouent-ils au Soudan ?

Le porte-parole de la coalition « Tassiss », Alaa Eddine Naqd, a déclaré que la mainmise du courant islamiste (les Frères musulmans) sur l’institution militaire soudanaise constitue le principal obstacle à toute avancée dans les efforts de paix. Selon lui, cette influence est ce qui alimente la guerre et sabote toutes les initiatives humanitaires et politiques.
Ses déclarations ont été faites en marge de la quatrième réunion du groupe consultatif pour la coordination des initiatives de paix au Soudan, tenue jeudi dernier à Bruxelles, avec la participation des Nations unies, de l’Union africaine, de l’IGAD, de la Ligue arabe, ainsi que des États-Unis, de l’Arabie saoudite, de l’Égypte et des Émirats arabes unis.
Dans une interview accordée au média Idraak, Naqd a critiqué ce qu’il a qualifié d’ »ignorance persistante » de la part de la communauté internationale quant à l’acteur réellement à l’origine de la crise. Il a estimé que la majorité des initiatives se concentrent sur les conséquences de la guerre sans nommer ceux qui l’alimentent réellement, en référence à ce qu’il a appelé « l’alliance entre l’armée et le mouvement islamique ».
Naqd a affirmé que toute tentative sérieuse de cessez-le-feu ou de sécurisation des couloirs humanitaires restera vaine tant que la structure idéologique de l’armée ne sera pas traitée. Il a ajouté : « Tant que le lien entre l’armée et le mouvement islamique ne sera pas rompu, toute paix ne sera qu’un mirage. »
Il a également insisté sur le fait que le groupe consultatif doit traiter les deux parties du conflit avec une neutralité absolue, sans toutefois négliger l’acteur « qui s’oppose clairement à la volonté de paix », appelant à exercer des pressions internationales plus franches contre ceux qui entravent les négociations.
Cette montée de ton de la part de la coalition « Tassiss » intervient alors que les indicateurs d’échec des processus de paix se multiplient, malgré les efforts diplomatiques intensifs. Le mouvement des Frères musulmans demeure un obstacle majeur à toute véritable transition démocratique au Soudan.