Entre guerre et reconstruction, comment l’économie de Gaza peut-elle renaître de ses ruines ?
Dans un territoire épuisé par des années de guerre, où des quartiers entiers ne sont plus que des ruines de béton et de cendres, plus de deux millions d’habitants se tiennent au bord du désespoir, attendant un souffle d’espoir venu de l’extérieur.
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Gaza aujourd’hui n’est pas simplement une ville détruite, mais une équation complexe mêlant douleur et résilience. Entre des décombres estimés à cinquante millions de tonnes et des rêves de reconstruction dépassant les capacités locales, chaque rue raconte une histoire effondrée, chaque maison recèle les vestiges d’un rêve. Les chiffres eux-mêmes témoignent de l’ampleur du désastre : plus de 250 000 logements ont été entièrement rasés et 190 000 autres partiellement endommagés.
Alors que les appels à une intervention internationale urgente se multiplient, la crainte grandit de voir la reconstruction se réduire à un simple slogan humanitaire dépourvu de contenu réel. La communauté internationale saura-t-elle transformer ses promesses en actions concrètes, ou Gaza restera-t-elle, une fois encore, prisonnière de la destruction et de l’attente ?
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Un exode massif et des ruines sans fin
Selon l’économiste palestinien Nasser Atiyani, près de 2,2 millions de personnes ont été déplacées dans la bande de Gaza, soit l’équivalent de la totalité de sa population.
Ce déplacement, explique-t-il, ne représente pas seulement un mouvement forcé de population, mais l’effondrement complet du tissu social et économique d’une région déjà asphyxiée par un blocus qui dure depuis plus de dix-sept ans.
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Les statistiques illustrent l’ampleur des dégâts matériels laissés par la dernière offensive israélienne : plus de 250 000 logements totalement détruits, 190 000 endommagés, et environ 50 millions de tonnes de débris à déblayer. Rien que leur enlèvement représente un défi logistique colossal nécessitant plusieurs années d’efforts.
Atiyani indique que le coût global de la reconstruction pourrait atteindre 80 milliards de dollars, tandis que l’enlèvement des décombres nécessiterait à lui seul 1,2 milliard. Une opération d’une telle envergure requiert une coopération internationale étroite, un engagement actif des grandes institutions de développement, ainsi qu’un financement massif et durable.
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Une économie sous les décombres
Au cœur de cette tragédie économique, les secteurs agricole et industriel symbolisent à la fois la destruction et la possibilité de renaissance. D’après Atiyani, la seule réhabilitation du secteur agricole exigerait environ 5 milliards de dollars, après la destruction de vastes zones cultivées et d’installations de stockage et d’irrigation.
Le secteur industriel, quant à lui, a subi des pertes supérieures à 95 % de ses infrastructures, laissant des dizaines de milliers de travailleurs sans emploi.
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Atiyani souligne que la reconstruction ne saurait se limiter à la remise en état des bâtiments : elle doit s’accompagner d’une relance du tissu économique local à travers le soutien aux petites et moyennes entreprises, la stimulation des investissements productifs et la création d’emplois durables. Gaza n’a pas seulement besoin de ciment et d’acier, mais d’un système économique capable de redonner vie à la société.
Dans cette optique, la tenue de conférences internationales de donateurs revêt une importance cruciale : elles doivent aller au-delà de la collecte de fonds, en établissant des plans d’action concrets et des mécanismes transparents pour garantir une distribution équitable des ressources, tout en priorisant les infrastructures essentielles — hôpitaux, réseaux d’électricité, d’eau et d’assainissement — piliers indispensables de toute relance économique ou humanitaire.
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La position de l’Union européenne et le rôle des médiateurs régionaux
Selon la Dr Camila Zarita, conseillère de l’Union européenne, le cessez-le-feu à Gaza représente une fenêtre d’espoir rare après des mois de destruction. Elle affirme que l’Union européenne a déjà alloué des fonds d’urgence pour soutenir l’aide humanitaire, notamment la réouverture d’écoles et de cliniques fermées durant les combats.
Elle insiste sur l’importance du volet politique, soulignant qu’aucune stabilité durable ne peut être atteinte sans la relance du processus de paix fondé sur la solution à deux États. Elle salue à cet égard les efforts de médiation de l’Égypte et du Qatar, ainsi que leur rôle dans la facilitation de l’aide. L’Union européenne, ajoute-t-elle, financera les équipements et les moyens logistiques nécessaires pour assurer un flux continu d’aide dans le territoire.
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Le rôle attendu des grandes puissances
Sur le plan économique et stratégique, Atiyani estime que les grandes puissances — en particulier les États-Unis, les pays de l’Union européenne et les États du Golfe — doivent jouer un rôle central dans la reconstruction, en fournissant un financement durable qui garantisse non seulement la réhabilitation physique du territoire, mais aussi la stabilité régionale à long terme.
Gaza, explique-t-il, n’est pas seulement une question locale, mais un test moral et humanitaire pour l’ordre international, censé concilier sécurité, souveraineté et droits humains.
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C’est aussi ce qu’a déclaré l’ancien président américain Donald Trump dans une interview à Fox News : « Je pense que Gaza deviendra un endroit plus sûr, et d’autres pays de la région aideront à sa reconstruction, car ils disposent de ressources considérables et souhaitent contribuer. »
Trump a affirmé que les États-Unis soutiendraient ces pays dans leurs efforts pour réussir la reconstruction et préserver la paix à Gaza. Selon CNN, les Nations unies se sont engagées à appuyer la mise en œuvre complète du cessez-le-feu et la libération des prisonniers.
Le secrétaire général Antonio Guterres a précisé que l’ONU travaillera à élargir la portée de l’aide humanitaire et à renforcer les efforts de relèvement et de reconstruction durables dans la bande de Gaza.
