En rejetant la proposition de l’ONU, les milices des Houthis continuent de se rebeller à Ta’izz
Les consultations des milices des Houthis autour de la proposition de l’envoyé de l’ONU au Yémen, Hans Grundberg, de lever partiellement le siège de la ville de Ta’izz se sont terminées par un rejet total de la proposition de l’ONU et une affirmation de la poursuite du siège.
La position des Houthis a été exposée par une source officielle de l’équipe de négociation des milices à propos d’un reportage publié par les médias des Houthis, qui a répondu que les milices insistaient pour que la ville de Ta’izz reste sous le feu et le siège pour la septième année consécutive.
La source a indiqué que l’ONU avait fait part de ses observations sur la proposition du Représentant spécial tendant à ouvrir les routes à Ta’izz et dans certaines provinces du Yémen.
Dans sa réponse à la proposition de l’Envoyé spécial, le Représentant spécial a souligné que les milices avaient l’intention d’ouvrir des routes non principales qui traversaient les fronts de l’armée dans le gouvernorat de Ta’izz et qui étaient empruntées par les milices et utilisées par des lignes de ravitaillement, l’une d’entre elles étant une route une route à ânes au siècle dernier.
Alors que l’Envoyé spécial proposait cinq routes à Ta’izz, qui avaient été acceptées par le Gouvernement yéménite, les milices ont proposé qu’une route de montagne unique soit ouverte, ce qui n’est pas viable et constitue un accès principal à la ville assiégée de Ta’izz.
Les milices, de par leur position déclarée, rejettent tous les appels internationaux et les mouvements internationaux demandant la levée du siège de Ta’izz et l’ouverture de couloirs permettant le passage sans heurt des personnes et des denrées alimentaires.
Les positions internationales adoptées par le Conseil de sécurité lors de la séance de mardi dernier ont été unanimes pour souligner la nécessité de mettre fin au siège de Ta’izz et d’ouvrir les routes aux civils et à la libre circulation des biens vers la population.
À la même séance, l’Envoyé spécial du Secrétaire général au Yémen, Hans Grundberg, a informé le Conseil de sécurité qu’il n’avait pas reçu de réponse des Houthis à une proposition approuvée par le Gouvernement yéménite tendant à ouvrir des routes à la ville assiégée de Ta’izz.
L’Envoyé spécial a souligné qu’après deux séries de délibérations sur les options proposées par chaque partie, il avait présenté aux parties une proposition tendant à ouvrir progressivement les routes à Ta’izz et ailleurs, proposition que les milices avaient rejetée dans leur position déclarée de jeudi.
À la même séance, l’Ambassadrice Lana Nusseibeh, Sous-Secrétaire d’État aux affaires étrangères et à la coopération internationale aux affaires politiques, Représentante permanente de l’État des Émirats arabes unis auprès de l’Organisation des Nations Unies et Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le Yémen, a demandé que l’on redouble d’efforts pour ouvrir les principales routes menant à Ta’izz.
La représentante britannique auprès des Nations Unies, Barbara Woodward, a également demandé aux Houthis d’ouvrir dès que possible les principales routes.
De même, la représentante des États-Unis d’Amérique auprès du Conseil de sécurité, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré que les milices des Houthis devaient démontrer leur engagement en rouvrant les routes à Ta’izz immédiatement.
De son côté, la délégation gouvernementale chargée du dossier d’ouverture des routes et des points de passage à Ta’izz a insisté sur la nécessité d’une « position ferme » de la part du médiateur de l’ONU, en réponse au rejet par les Houthis de sa proposition d’ouverture d’une route principale vers la ville.
Dans une déclaration à la presse, Nabil Jamel, membre de la délégation gouvernementale, a déclaré : « Nous avons été informés de la réponse des Houthis, qui a été négative ».
Il a rappelé que les Houthis avaient reproposé les mêmes subdivisions de terrain que celles qui figuraient dans la proposition de l’Envoyé spécial des Nations Unies et avaient exclu la seule voie principale prévue dans la proposition.
Il a été largement estimé que la réponse des milices reflétait le fait que les Houthis continuaient de consommer au moment de la deuxième trêve de la même manière que la première.
Il a ajouté : « Nous gardons l’espoir que l’Envoyé spécial de l’ONU aura une position pour annoncer au monde que les Houthis ont rejeté sa proposition et fait obstacle à la mise en œuvre du quatrième article de la Convention de la trêve, alors que les autres articles qu’ils jugent utiles ont été mis en œuvre ».
Le membre de la délégation gouvernementale de négociation, Nabil Jamel, a souligné que les milices des Houthis avaient mis l’Envoyé spécial dans une situation où il lui fallait déclarer sans équivoque qu’elles entravaient les efforts internationaux et internationaux visant à instaurer une paix globale au Yémen.