Politique

En raison de la décision selon laquelle la voix de la femme est une ‘awra’… De nombreuses Afghanes perdent leurs moyens de subsistance


De nombreuses femmes en Afghanistan ont perdu leurs moyens de subsistance, en particulier celles qui s’étaient tournées vers YouTube, à la suite d’une décision du ministère afghan de la Promotion de la Vertu et de la Prévention du Vice stipulant que la voix des femmes est une ‘awra’ (partie du corps qu’il est interdit d’exposer) et qu’elles ne doivent pas être entendues en train de parler ou de lire à voix haute, même chez elles.

Le mois dernier, les Talibans ont officiellement promulgué une série de lois morales en Afghanistan, comprenant l’exigence pour les femmes de se couvrir de la tête aux pieds dans les lieux publics et une interdiction de parler en dehors de leur domicile. Cette décision a suscité une nouvelle vague d’indignation internationale, et les Talibans ont reçu des appels à annuler ces lois immédiatement.

Selon le ministère de la Promotion de la Vertu et de la Prévention du Vice, créé par les Talibans après leur prise de pouvoir en 2021, les femmes ne doivent pas être entendues parler ou lire à voix haute, même à domicile.

D’après le journal londonien « Al-Arab », des dizaines de femmes qui se sont tournées vers YouTube pour trouver une source de revenus après l’arrivée au pouvoir des Talibans en 2021, craignent de perdre cette plateforme.

De son côté, Malouda Tawana, une militante afghane pour les droits des femmes, a déclaré que ces restrictions récentes nuisent non seulement à la situation économique des femmes, mais également à leur santé mentale. Elle nous a confié via WhatsApp que « les nouvelles restrictions empêchent ces utilisatrices de YouTube de faire leur travail, les laissant vivre comme des poupées dans un coin silencieux. »

Elle a également affirmé, en se référant à « Al-Arab », que la technologie et les réseaux sociaux ont aidé les femmes à protester, à s’exprimer et à partager les « atrocités des Talibans » avec le monde. Elle a averti que rapporter les événements sans leurs voix serait impossible. « Le monde doit prêter attention à la situation du peuple afghan, en particulier des femmes », a-t-elle ajouté.

Les nouvelles règles ne ciblent pas directement YouTube ou d’autres plateformes de réseaux sociaux, mais les créatrices de contenu affirment que leur capacité à réaliser des vidéos en public et à domicile est de plus en plus restreinte.

Les Talibans avaient déjà interdit aux filles d’accéder à l’enseignement secondaire, ainsi qu’aux femmes de fréquenter les universités ou d’exercer la plupart des professions. Ils ont également réduit leur liberté de mouvement et réintroduit les strictes restrictions qu’ils avaient imposées lors de leur première prise de pouvoir en 1996.

Les restrictions imposées par les Talibans sur les femmes et la liberté d’expression ont suscité de vives critiques de la part des organisations de défense des droits humains et de nombreux gouvernements étrangers.

Les lois accordent au ministère de la Promotion de la Vertu et de la Prévention du Vice le droit de mener des campagnes contre les comportements personnels, et d’imposer des sanctions telles que des avertissements ou des arrestations en cas de violation.

L’article 13 impose aux femmes de couvrir leur corps en public et de dissimuler leur visage pour éviter la tentation et séduire autrui. Les femmes doivent porter des vêtements amples et longs qui ne soient ni transparents ni moulants.

Les Talibans ont affirmé qu’il était nécessaire pour une femme musulmane de se couvrir devant les hommes et les femmes pour éviter les tentations. La voix de la femme est considérée comme intime et ne doit donc pas être entendue dans des chants, des récitations de poésie ou des lectures à voix haute en public.

Il est également interdit aux femmes de regarder les hommes avec qui elles n’ont pas de lien de parenté ou de mariage, et cela s’applique également aux hommes.

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