Egypte – La chute du mouvement des Frères Musulmans
Une étude récente publiée Mardi par le Centre Trends de recherche et de conseil a montré que la popularité de l’organisation terroriste des frères Musulmans en Égypte avait diminué.
- Un livre qui souligne le danger des Frères musulmans en Europe
- Le mouvement Ennahdha s’efforce à maintenir le pouvoir: Nouveau parti, Nouveau départ
Voie
L’étude met en évidence les causes de ce déclin marqué – l’une des plus importantes étant l’ascension de Mohamed Morsi au pouvoir en Égypte et l’opposition populaire à son administration, son manque de vision et d’expérience dans la gouvernance du pays et son incapacité à comprendre le besoin de liberté pour la population et de diversité dans la société.
Des facteurs qui auraient dû déclencher de vastes protestations le 30 Juin 2013, coïncidant avec le premier anniversaire de l’accession au pouvoir de Morsi, qui a pris fin par l’intervention de l’armée et la destitution du président des Frères musulmans de ses fonctions.
L’étude confirme que le mouvement Frères musulmans s’est étendu et grandi quelques années après sa fondation en 1928 par Hassan el-Banna en Égypte.
Peu après son transfert au Caire en 1932, elle compte plus de 100 filiales en 1936, pour atteindre 400 à la fin des années 1930. Le rythme de son expansion et de son influence a doublé au cours des années 1940, pour atteindre 2 000 en 1949, avec environ 300000 à 600000 membres.
Parmi les facteurs qui l’ont aidé à s’étendre au sein de la société égyptienne, on peut citer l’exploitation des opportunités politiques offertes par les régimes politiques successifs à la gouvernance égyptienne, la création par le groupe d’un système administratif qui gouverne la prise de décisions centralisées, fondées sur l’allégeance et le secret, et qui relie l’idéologie à la pratique.
Le mouvement construit une architecture sociale qui lui permet d’acquérir les esprits et les cœurs des populations locales ce qui l’a aidé à se mobiliser et à se recruter pour atteindre ses objectifs, en s’appuyant sur ses véritables objectifs, notamment la sensibilisation, l’éducation, l’information, les services sociaux, les institutions économiques et même la violence.
Il a aussi utilisé le recrutement d’associations civiles pour servir ses objectifs politiques, attirer de nouveaux acteurs, mobiliser le public et se mobiliser lors des élections locales, parlementaires et présidentielles.
Le mouvement met l’accent sur une politique de contact systématique avec les personnes dans les quartiers résidentiels, les lieux de travail et les marchés, afin d’établir des relations de solidarité et d’interdépendance par la création d’un réseau d’associations caritatives dans les domaines de l’éducation, de la santé et des services sociaux.
Après le régime de Nasser
La même étude indique que l’Égypte a connu dans les années 1970 d’importants changements politiques, dont la réconciliation du Président Anouar el-Sadate avec les Frères musulmans; à une époque où le mouvement avait désespérément besoin d’étendre son influence dans la société après les années d’interdiction du président Gamal Abdel Nasser.
Durant les années de l’ère de Sadate et Hosni Moubarak, les Frères ont pu étendre leur influence en prétendant d’être des organisations caritatives. Avec l’arrivée au pouvoir de Mohamed Morsi le 30 Juin 2012, après les premières élections en Égypte après l’abandon de son poste par le président Hosni Moubarak, le vrai visage de l’organisation a été montré devant le peuple égyptien.
Les intérêts de l’organisation et de ses partisans ont dominé les transactions de toute nature, laissant de côté les projets de développement lorsque son parti a pris les rênes du pouvoir.
Le mouvement a également été accusé de chercher à s’emparer des pouvoirs de l’État et de la société, de s’emparer des postes et d’obtenir des avantages de parti au détriment de la sécurité et de la stabilité de la population égyptienne. Tout cela a conduit à un état de colère qui n’a pas tardé à exploser en manifestations dont le mot était décisif et qui ont renversé l’organisation des frères qui ne se révéla fidèle qu’à l’idéologie extrémiste.