Efforts onusiens et régionaux pour contenir les tensions à Tripoli

Stephanie Khoury appelle à des mesures de sécurité urgentes incluant le retour des forces dans leurs casernes, tandis que les ministres des Affaires étrangères de la Tunisie, de l’Algérie et de l’Égypte se réunissent au Caire pour discuter des efforts régionaux et internationaux visant à soutenir le dialogue entre les parties libyennes.
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La vice-représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies, Stephanie Khoury, a appelé, lors d’une réunion élargie tenue jeudi avec des acteurs libyens, à mettre en œuvre des mesures sécuritaires urgentes, notamment le retrait des forces armées dans leurs casernes, à la suite d’affrontements récents à Tripoli.
Cette réunion intervient alors que la Tunisie et l’Algérie se préparent à participer, ce samedi, à une réunion tripartite consultative dans la capitale égyptienne, Le Caire, afin d’aborder les derniers développements en Libye.
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La rencontre s’est tenue en présence de représentants de la population de Souk al-Jouma, de membres du conseil social, des conseils municipaux des quatre circonscriptions, du mouvement « Changement pour la Libye », du Conseil national pour les libertés civiles et les droits de l’homme, de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption, ainsi que d’organisations de la société civile et de figures locales influentes.
Les discussions ont porté sur les conséquences des affrontements récents à Tripoli, qui ont mis en danger la sécurité des civils, causé des dégâts aux infrastructures et perturbé les services publics. Les participants ont exprimé leur vive inquiétude face à l’escalade militaire, en particulier de la part de forces venant de l’extérieur de la capitale, et ont demandé une désescalade immédiate.
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Khoury a souligné les efforts de la mission onusienne pour établir un cessez-le-feu durable, affirmant la nécessité de mettre en place des arrangements sécuritaires clairs, incluant le retrait des forces militaires des quartiers résidentiels, afin de restaurer la stabilité à Tripoli et mettre fin au cycle de violence.
Sur le plan politique, les participants ont insisté sur l’importance de lutter contre la corruption, de garantir la liberté d’expression et le droit à la protestation pacifique. Ils ont également apporté leur soutien aux propositions du comité consultatif onusien pour l’élaboration d’une feuille de route politique inclusive, appelant à s’attaquer aux causes profondes de la division nationale.
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Parallèlement, la Tunisie et l’Algérie participeront samedi à la réunion tripartite au Caire, consacrée à l’évolution de la situation en Libye et aux efforts conjoints visant à encourager un dialogue inter-libyen.
Le ministère tunisien des Affaires étrangères a confirmé que le ministre Mohamed Ali Nafti y prendra part, aux côtés de ses homologues égyptien Badr Abdel Aty et algérien Ahmed Attaf. Cette participation repose sur les liens historiques et fraternels entre la Tunisie et la Libye, ainsi que sur le soutien constant de la Tunisie aux aspirations du peuple libyen pour la paix, la stabilité et le développement.
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Selon le ministère tunisien, la réunion vise à examiner les derniers développements en Libye, à renforcer les efforts des pays voisins et de la mission de l’ONU en Libye pour soutenir le dialogue et encourager une solution politique consensuelle, sous l’égide des Nations unies.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a, de son côté, annoncé que Ahmed Attaf s’est rendu au Caire sur instruction du président Abdelmadjid Tebboune, pour participer à la réunion ministérielle du mécanisme tripartite des pays voisins de la Libye – un cadre qui ne s’était plus réuni depuis 2019.
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Ce format vise à relancer le dialogue régional pour contribuer à mettre fin aux divisions et parvenir à une résolution définitive de la crise libyenne.
Pour mémoire, le 12 juin 2019, les ministres des Affaires étrangères d’Égypte, de Tunisie et d’Algérie avaient déjà affirmé, dans une déclaration conjointe, leur rejet de toute ingérence étrangère dans les affaires internes libyennes.
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Alors que Tripoli vient de connaître de nouvelles tensions armées et manifestations politiques opposées, la mission des Nations unies en Libye poursuit ses efforts pour aboutir à des élections nationales, seule issue espérée pour mettre fin aux conflits prolongés entre les deux gouvernements rivaux : celui de l’Est, dirigé par Osama Hammad, et celui de l’Ouest, mené par Abdelhamid Dbeibah.
Les Libyens espèrent que ces élections mettront un terme aux conflits politiques et militaires et à l’instabilité chronique qui secoue le pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.