Moyen-Orient

Effondrement des hôpitaux dans le nord de Gaza : la mort plus proche que le traitement


Face à l’escalade continue dans la bande de Gaza, le nord du territoire s’est transformé en une zone sinistrée, où tous les aspects de la vie normale ont disparu. Les hôpitaux, dernier refuge pour les malades et les blessés, sont réduits en cendres ou inutilisables. Sous les bombardements intensifs de l’armée israélienne, les habitants de Beit Hanoun et Jabaliya vivent une situation désastreuse, sans communications ni aide humanitaire. Les appels des organisations internationales et locales à ouvrir des couloirs sécurisés pour évacuer les malades restent sans réponse, laissant la région face à un sort incertain dans une catastrophe humanitaire sans précédent.

Effondrement du système de santé dans le nord de Gaza

Dans une scène résumant le drame du nord de Gaza, les trois hôpitaux principaux de la région – l’hôpital de Beit Hanoun, l’hôpital indonésien et l’hôpital Kamal Adwan – sont totalement hors service.

L’hôpital de Beit Hanoun a été entièrement détruit, tandis que l’hôpital indonésien a subi des frappes répétées qui ont anéanti son infrastructure, rendant ses services médicaux inexistants.

Quant à l’hôpital Kamal Adwan, il fonctionnait partiellement avant que des incendies ne ravagent ses services essentiels, entraînant son arrêt total.

Hier, l’armée israélienne a contraint le personnel médical et les patients de l’hôpital Kamal Adwan à se déshabiller dans le froid avant de les emmener vers une destination inconnue. L’armée avait auparavant pris d’assaut l’hôpital et incendié ses installations. Un reportage diffusé par un média israélien montre des hommes forcés de marcher en sous-vêtements, les mains levées, sous la menace de véhicules militaires.

L’armée israélienne a justifié cette opération en affirmant que l’hôpital servait de base pour le Hamas dans le nord de Gaza et qu’il abritait des combattants pendant la guerre, selon les allégations des médias israéliens.

Hôpital Kamal Adwan

Avec l’aggravation de la situation humanitaire, le directeur de l’hôpital Kamal Adwan, le Dr Hossam Abu Safieh, et ses collègues ont été arrêtés par les forces israéliennes, leur sort restant inconnu.

Des témoins ont rapporté à CNN que le Dr Abu Safieh avait été agressé avant son arrestation vendredi.

Des incendies massifs ont éclaté à l’hôpital après les frappes israéliennes, causant des dégâts considérables, selon des employés.

Des infirmières ont témoigné que les patients et le personnel avaient été contraints de quitter les lieux. Les hommes ont été séparés des femmes et forcés de se déshabiller. Shorouq Al-Rantissi, une infirmière, a déclaré que ceux qui refusaient étaient battus, selon CNN.

Après plusieurs heures de détention, les travailleurs et les patients ont été transférés à l’hôpital indonésien, malgré son état critique. Une vidéo diffusée par un employé montre des flammes ravageant une section des archives sous des tirs nourris en arrière-plan.

L’OMS dément les affirmations d’Israël

L’armée israélienne a affirmé que ses opérations visaient des infrastructures terroristes présumées. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réfuté ces déclarations, dénonçant l’interdiction d’accès des aides humanitaires et des équipes d’urgence internationales à l’hôpital Kamal Adwan, selon CNN.

Certains patients ont été transférés à l’hôpital Al-Shifa à Gaza. Un patient, contraint de marcher pieds nus, portait les traces d’agressions physiques, tandis qu’une femme, ayant perdu son fils dans une frappe israélienne, est arrivée après avoir été interrogée par des soldats qui ordonnaient aux civils de se diriger à pied vers le sud.

Tragédie de Beit Hanoun

Dans la ville de Beit Hanoun, le sort de plus de 300 familles reste incertain, au milieu de rapports faisant état de massacres dans la région.

La coupure des communications et des routes menant à la ville rend presque impossible l’accès aux blessés.

Des témoins oculaires et des organisations humanitaires ont décrit des conditions catastrophiques, où les familles souffrent d’un manque de nourriture et d’eau dans un contexte de blocus sévère et de bombardements incessants.

Le ministère palestinien de la Santé a confirmé que les patients transférés de force à l’hôpital indonésien vivent dans des conditions insoutenables. L’eau et l’électricité sont inexistantes, et les fournitures médicales sont complètement épuisées, mettant leur vie en grand danger.

Des coups fatals pour les infrastructures médicales

Les opérations militaires israéliennes ciblent systématiquement les infrastructures médicales, comme l’ont confirmé des responsables du secteur médical.

L’hôpital indonésien, qui accueillait les patients évacués de l’hôpital Kamal Adwan, n’est désormais plus en mesure de recevoir d’autres patients après la destruction de son infrastructure.

La défense civile palestinienne a signalé l’impossibilité d’atteindre l’hôpital Al-Awda à Jabalia en raison des bombardements intensifs et du contrôle israélien des routes y menant.

Des observateurs ont affirmé que la situation dans le nord de Gaza reflète aujourd’hui un effondrement total des infrastructures sanitaires et humanitaires, mettant des milliers de vies en péril.

Ils ont également noté que des rapports d’organisations internationales et locales ont régulièrement appelé à une intervention urgente pour sauver les civils piégés et fournir des couloirs sûrs pour évacuer les blessés et les malades.

Cependant, en l’absence de réponse internationale efficace, les habitants du nord de Gaza continuent de faire face à une catastrophe humanitaire croissante, où l’accès aux services de base reste un rêve lointain.

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