Moyen-Orient

Dissociation avec Gaza : le Hezbollah a-t-il accepté en privé ce qu’il refusait publiquement ?


L’agence Reuters a rapporté d’après une source gouvernementale libanaise que le Hezbollah serait prêt à discuter d’un cessez-le-feu avec Israël, sans exiger une trêve à Gaza.

Lors de sa dernière apparition, Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, tué dans une frappe israélienne le mois dernier, insistait pour lier l’arrêt des frappes réciproques avec Israël à la signature d’une trêve à Gaza.

Bien que la position officielle du Hezbollah continue de lier les deux fronts, des indices croissants montrent une ouverture du parti à une trêve au Liban.

Le Hezbollah a subi une série de coups violents, à commencer par l’assassinat de son numéro deux, Fouad Shukr, chef d’état-major du parti, en passant par des explosions d’appareils de communication lors d’une interception israélienne, la mort des commandants de la Force Radwan, son unité d’élite, et plus tard celle de son secrétaire général.

D’autres dirigeants du parti ont été tués par la suite, et il reste incertain si le successeur de Nasrallah a également trouvé la mort lors d’une frappe israélienne similaire sur la banlieue sud de Beyrouth.

La dissociation avec Gaza

Un responsable gouvernemental libanais, qui a requis l’anonymat, a déclaré à Reuters que le Hezbollah avait modifié sa position sous la pression de plusieurs facteurs, dont l’exode massif des partisans du parti vivant dans le sud du Liban et la banlieue sud de Beyrouth.

Le responsable a également indiqué que cette décision était liée à l’intensification de la campagne terrestre d’Israël et à l’opposition de certains acteurs politiques libanais à la position du Hezbollah.

Au cours des derniers jours, des législateurs importants des autres confessions au Liban ont appelé à une décision visant à mettre fin aux combats sans lier l’avenir du Liban à la guerre à Gaza. Le Liban était déjà en proie à une crise économique avant cette nouvelle escalade du conflit.

Pressions internes

Lundi dernier, le dirigeant druze Walid Joumblatt a déclaré : « Nous ne lierons pas notre sort à celui de Gaza ».

Le politicien chrétien Sleiman Frangié, un proche allié du Hezbollah, a déclaré hier à des journalistes que « la priorité » était d’arrêter l’offensive israélienne. Il a ajouté : « Nous devons sortir unis au Liban, et le plus important est que le Liban sorte victorieux ».

Avant ces déclarations, d’autres dirigeants avaient déjà laissé entendre que le Hezbollah pourrait changer sa position.

Mouhammad Qomati, un cadre du Hezbollah, a déclaré à la télévision irakienne officielle dimanche que le parti serait prêt à explorer des solutions politiques après la fin de l’agression contre le Liban, sans mentionner Gaza.

Une initiative tardive

Des diplomates ont observé ce changement et estiment que le Hezbollah aurait peut-être tardé à susciter un élan diplomatique.

L’un d’entre eux, impliqué dans les affaires libanaises, a expliqué que « la logique qui gouverne désormais Israël est militaire, non diplomatique ».

Un haut diplomate occidental a ajouté qu’il n’y avait aucun signe imminent de cessez-le-feu, soulignant que la position actuelle des responsables libanais avait « évolué » depuis leur insistance initiale sur l’arrêt des hostilités à Gaza lorsque les bombes ont commencé à frapper Beyrouth.

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