Société

Des vers prédateurs dévorent « tout ce qu’ils rencontrent » en Méditerranée


Un type de vers prédateur, dont le nombre augmente dans la mer Méditerranée en raison de l’élévation continue de la température de l’eau, dévore des parties de poissons, un phénomène qui suscite de grandes inquiétudes.

Ces vers, ressemblant à des mille-pattes, aiment dévorer tout ce qu’ils rencontrent, des récifs coralliens aux poissons capturés dans les filets, tandis que l’augmentation de la température de l’eau, due au changement climatique, favorise leur prolifération. La taille de ces vers varie entre 15 et 30 centimètres, mais ils peuvent atteindre jusqu’à 50 centimètres.

Ces vers longs et rouges s’enroulent autour des poissons, et leurs soies blanches et venimeuses se détachent au moindre contact, pénétrant la peau et provoquant une sensation intense de brûlure. Un pêcheur a déclaré à l’Agence France-Presse qu’il a été piqué à plusieurs reprises, y compris dans l’œil.

Les vers attaquent les poissons dès qu’ils sont capturés dans les filets, dévorant « la tête, le corps et enlevant leurs entrailles », explique le pêcheur, tout en pêchant un poisson défiguré au large de la côte du village de Marzamemi, une zone touristique bien connue à l’extrême sud-est de la Sicile. 

Quel lien avec le changement climatique ?

La présence de ce type de vers, scientifiquement nommés Hermodice carunculata, n’est pas nouvelle en Méditerranée, mais leur nombre était auparavant plus réduit et n’était observé en Sicile qu’en été.

Le pêcheur explique : « Avec le réchauffement climatique, la température de l’eau augmente, devenant un habitat idéal pour ces vers qui se multiplient d’année en année et sont désormais présents toute l’année. »

Étant donné que les poissons ne se vendent pas s’ils sont partiellement dévorés, les pêcheurs ont réduit le temps de séjour des filets dans l’eau, ce qui entraîne une capture réduite de poissons et limite les attaques des vers bruns, verts ou rouges.

Selon le pêcheur, ces vers mangeaient 30 % de la prise autrefois, mais aujourd’hui ce chiffre est monté à 70 %. 

Prédateurs

Les vers migrent également vers de nouvelles zones, et le zoologiste Francesco Tiralongo, qui dirige un projet à l’Université de Catane en Sicile pour étudier ce phénomène, a enregistré des cas en Calabre, à l’extrême sud du pays.

Il a déclaré à l’Agence France-Presse que ce type de vers est « opportuniste, se comportant à la fois comme un prédateur et comme un charognard », soulignant « l’énorme quantité présente à des profondeurs limitées. »

Sur la plage de Marzamemi, les touristes inquiets portent des masques ou des chaussures en plastique avant de nager.

Les préoccupations des nageurs et la perte de revenus des pêcheurs ne sont pas les seuls problèmes ; Federico Betti, expert en espèces invasives, indique que « le réchauffement climatique provoque diverses modifications en Méditerranée, susceptibles de s’aggraver dans les années à venir. »

Enfin, il note que la température moyenne en Méditerranée a augmenté d’environ 1,2 degré au cours des quarante dernières années.

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