Des sources évoquent un rapport choquant des renseignements du Pentagone sur le nucléaire iranien
Quelques heures après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et l’Iran, l’agence Reuters a rapporté, en citant des sources informées, les conclusions d’un rapport choquant des services de renseignement du département américain de la Défense (le Pentagone) concernant l’attaque contre les installations nucléaires iraniennes.
Trois sources bien informées ont déclaré à Reuters qu’une première évaluation des services de renseignement américains a conclu que les frappes menées par les États-Unis contre les installations nucléaires iraniennes en début de semaine n’ont retardé le programme nucléaire de Téhéran que de quelques mois.
L’ancien président américain Donald Trump avait ordonné la participation de son pays à une campagne israélienne ciblant le programme nucléaire iranien.
Deux des sources, qui ont requis l’anonymat afin de pouvoir évoquer des informations confidentielles, ont précisé que le rapport initial a été préparé par la Defense Intelligence Agency (DIA), principal service de renseignement du Pentagone et l’une des 18 agences de renseignement américaines.
Cette évaluation confidentielle contredit les déclarations publiques de Trump et de plusieurs hauts responsables américains, dont le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, qui avaient affirmé que les frappes menées au début de la semaine, utilisant un mélange de bombes anti-bunkers et d’armes conventionnelles, avaient anéanti les fondements du programme nucléaire iranien.
Trump avait déclaré que ces frappes étaient nécessaires pour empêcher l’Iran de développer une arme nucléaire. De son côté, l’Iran nie vouloir acquérir un tel armement, affirmant que son programme nucléaire est uniquement destiné à des fins pacifiques.
Dimanche, Pete Hegseth avait affirmé que les frappes avaient « anéanti » les ambitions nucléaires de l’Iran, tandis que Trump affirmait que les sites nucléaires iraniens clés avaient été « entièrement et complètement détruits ».
L’évaluation des dommages causés aux sites nucléaires de Fordo, Ispahan et Natanz s’annonce difficile. La DIA n’est d’ailleurs pas la seule agence chargée de cette mission. L’une des sources a indiqué que l’évaluation initiale était loin de faire consensus et avait suscité une vive controverse.
Un responsable américain, qui a parlé sous couvert d’anonymat, a reconnu que les États-Unis ne connaissaient pas encore l’ampleur exacte des dégâts.
Cependant, cette première évaluation suggère que les frappes n’ont peut-être pas été aussi efficaces que le prétend l’administration Trump.
Selon l’une des sources, les stocks d’uranium enrichi de l’Iran n’ont pas été détruits, et en réalité, le programme nucléaire iranien n’aurait été retardé que d’un ou deux mois.
