Moyen-Orient

Des réseaux de torture houthis ciblent les femmes… Des ONG tirent la sonnette d’alarme


Dans une série de rapports publiés par des organisations de défense des droits humains et des associations féminines, de graves violations systématiques commises par les milices houthies à l’encontre des femmes au Yémen ont été révélées, depuis le début de la guerre jusqu’au début de l’année 2025.

Des organisations telles que le Réseau yéménite pour les droits et les libertés, la Coalition féminine pour la paix et Rights Radar ont documenté une escalade des abus, comprenant des meurtres directs, des enlèvements, des actes de torture, des violences sexuelles et des disparitions forcées, dans un climat de silence international qualifié de « honteux » par certains rapports.

Selon un rapport du Réseau yéménite pour les droits et les libertés, 1 456 femmes ont été tuées par des bombardements aveugles, des mines, des tirs de snipers et des balles réelles, et 2 379 ont été blessées à divers degrés, entre janvier 2021 et janvier 2025. Le même rapport a recensé 447 cas d’enlèvement, de disparition forcée et de torture infligés à des femmes dans des zones sous contrôle houthi.

Le réseau a estimé que ces violations constituaient des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, appelant la communauté internationale, les agences onusiennes et les organisations dédiées à la protection des femmes et des enfants à agir immédiatement pour condamner ces exactions, traduire les auteurs en justice et permettre l’accès d’enquêteurs internationaux pour documenter et stopper ces crimes.

De son côté, la Coalition féminine pour la paix a mis en garde contre la poursuite de la détention de centaines de femmes dans des prisons secrètes et officielles dirigées par les milices, qualifiant ces lieux de « taches noires » sur le registre des droits de l’homme au Yémen. Le rapport dénonce des pratiques de torture atroces, incluant coups, brûlures, électrocutions, violences sexuelles, ainsi que le refus d’accès à la nourriture et aux soins médicaux.

L’organisation Rights Radar, basée à La Haye, a pour sa part documenté 1 781 cas de torture et de mauvais traitements dans des centres de détention illégaux, dont 31 femmes et 61 enfants, et confirmé la mort de 324 détenus à cause de la torture ou du manque de soins, pour la majorité dans des prisons contrôlées par les milices houthis.

L’organisation a signalé l’existence d’environ 25 600 détenus répartis dans 727 lieux de détention dans 18 gouvernorats yéménites, avec Sanaa en tête des violations, suivie de Hodeïda et Ibb. Elle attribue aux Houthis plus de 1 600 violations directes et affirme qu’ils continuent de détenir de manière forcée des centaines de personnes, dont des femmes.

Face à ces constats, les trois organisations ont appelé à inscrire les milices houthis sur la liste des groupes responsables de crimes systématiques contre les femmes, à une intervention urgente de l’ONU pour ouvrir les prisons fermées aux comités d’enquête, à fournir un soutien humanitaire, médical et psychologique aux victimes, et à mettre fin au silence international entourant l’une des pires atrocités commises à l’encontre des femmes dans les zones de conflit.

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